LE BLOG DE CHRISTEL

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Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

lundi 30 août 2010

Le temps de le dire ....


"Si nous définissons notre présent, c'est-à-dire le réel proche, comme une période présentant une certaine stabilité, un caractère assez durable pour que nous y menions des expériences permettant de construire l'aujourd'hui et l'avenir proche, un temps assez conséquent pour que nos apprentissages nous servent et soient transmis et que nous puissions en attendre des résultats à peu près fiables, alors on constate une formidable compression du présent.



A l'âge de l'accélération, le présent tout entier devient instable, se raccourcit, nous assistons à l'usure et à l'obsolescence rapide des métiers, des technologies, des objets courants, des mariages, des familles, des programmes politiques, des personnes, de l'expérience, des savoir-faire, de la consommation.

Dans la société pré-moderne, avant la grande industrie, le présent reliait au moins trois générations car le monde ne changeait guère entre celui du grand-père et celui du petit-fils, et le premier pouvait encore transmettre son savoir-vivre et ses valeurs au second.

Dans la haute modernité, la première moitié du xxe siècle, il s'est contracté à une seule génération : le grand-père savait que le présent de ses petits-enfants serait différent du sien, il n'avait plus grand-chose à leur apprendre, les nouvelles générations devenaient les vecteurs de l'innovation, c'était leur tâche de créer un nouveau monde, comme en Mai 68 par exemple.

Cependant, dans notre modernité tardive, de nos jours, le monde change plusieurs fois en une seule génération. Le père n'a plus grand-chose à apprendre à ses enfants sur la vie familiale, qui se recompose sans cesse, sur les métiers d'avenir, les nouvelles technologies, mais vous pouvez même entendre des jeunes de 18 ans parler d'"avant" pour évoquer leurs 10 ans, un jeune spécialiste en remontrer à un expert à peine plus âgé que lui sur le "up to date". Le présent raccourcit, s'enfuit, et notre sentiment de réalité, d'identité, s'amenuise dans un même mouvement."

a lire ici

dimanche 29 août 2010

Vous aimez les sushi?

Alors allez faire un tour chez Severine Maguis (SAV'HOURRA),

Une mine en la matière !!

Moi je n'en suis qu'à mes débuts après quelques leçons prises d'une amie japonaise, de sa fille et d'un jeune japonais cuisiner professionnel !

Ce qui a donné cela :





Une invention mienne, le sushi fraise concombre qui les a beaucoup fait rire, mais ils les ont mangés quand même !!







J'allais oublier les deux meilleures adresses de sushi restaurants à Wolfsburg et à Berlin !!

Sasaya, Lychener Str. 50, 10437 Berlin (réserver au 03044717721)

Sushi Berlin à Wolfsburg (pas la peine de réserver),Schillerstraße 37, 38440 Wolfsburg

mercredi 4 août 2010

AMI SAID




Bien mauvaise nouvelle hier, apprise en bavardant avec Ahmed, un ami algérien sur facebook (il n'y a pas de bon ou de mauvais média pour apprendre les mauvaises nouvelles), l'Ami Said est mort cette semaine, et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, il est même déjà enterré.

Je l'ai appris trop tard pour pouvoir être présente en pensée ou en fleurs. Je demanderai à quelqu'un d'aller mettre des roses jaunes sur sa tombe puisque, comme il me l'avait dit un jour, la symbolique des fleurs, c'est de la gnognotte, qu'est-ce qu'elle a fait au Quidam qui a inventé cette fichue symbolique pour mériter cette sale réputation? On dit en effet que le jaune est la couleur du luxe, de la gloire, du succès mais aussi de l'infidélité et de la trahison.




Ami Said, je l'ai rencontré lors d'un voyage en Algérie en 2002, revu en 2006 lors d'une seconde visite et entre temps de beaux échanges épistolaires parce que l'internet c'était pas son truc. En 2007 dans une lettre il m'écrivait sur le bénévolat parce qu'il était militant dans une association, celle qui nous a fait nous rencontrer :

"Au niveau des association le mal est partout le même, le bénévolat tend à disparaître de plus en plus. Le monde, à tort ou à raison, est devenu calculateur. remarque que s'il n'y a que toi qui donnes, que recevras tu donc? les mercis, les bisous, les belles paroles, on en a le cul cousu ! Ca ne mange pas de pain ! Pourtant il reste enfoui en soi une satisfaction réelle, celle d'avoir eu l'occasion de tendre la paluche, de distribuer quelques sourires et d'avoir fait quelques heureux de temps à autre."

Si je cite ce passage, c'est pour me rappeler, à moi et à ceux qui l'ont connu à quel point chez lui langue et militance ne faisaient qu'un. C'est assez rare. Je me souviendrais longtemps de notre première conversation quand après quelques sorties de vocabulaire de Ami Said, dignes de certains écrits de San Antonio au niveau du langage, je lui demande depuis combien de temps il a été en France, et il me répond qu'il n'y a jamais mis les pieds ! Jamais, je n'en revenais pas. Que quelqu'un puisse maîtriser à ce point toutes ces expressions fleuries que je n'ai que rarement entendues dans la bouche d'étrangers! C'est surement là où j'ai compris qu'entre algériens de la génération de Said et français, il n'y a pas de notion étrangère, au contraire, l'autre est plus soi qu'ailleurs.

Et le reste, cette sensibilité si rare et cet intelligence qu'il avait de la vie. Ces crises de fou rire partagées, entre autre, celle du fond du bus entre Bejaïa et Alger, on a failli y passer d'ailleurs car notre chauffeur fatigué avait pris la quatre fois en sens inverse, rien que cela ! Tout le monde, enfin ceux qui ne dormaient pas, était morts de trouille dans le bus et nous, et bien, on rigolait n'ayant rien vu de tout ce mic-mac sur la route ! Je me ne souviens plus bien du pourquoi de la crise de fou rire, quoique, cela avait peut-être à voir avec des méthodes de drague algériennes et/ou françaises !



Un jour parce qu'un de ses amis proche était mort subitement, Ami Said m'a écrit : "les gens qui ont vraiment compté pour toi ne sont jamais loin.". J'ai redit cette phrase hier à Ahmed qui était encore plus proche que moi de Ami Said.




A Ami Said donc, qui n'est pas si loin que cela aujourd'hui. Une chanson qu'il aimait et que j'apprécie aussi beaucoup.


IDIR EN CONCERT A AVA NOUVA

Tkhilek lliyin tabburt
A Vava Inouva
Tchenchen tizzebgatin
im A yelli Ghriba

Uggadegh lwahch lghaba
A baba inouva
Uggadegh ula d nekkini A yelli Griba

Amghar yenttel deg bernus
Di tesga la yezzizzin
Mmis yethabber i lqut

Ussan deg wqerrus tezzin
Tislit deffir uzzetta
tessalay tijebeddin
Arrac zzind i temghart
Asen tesgher tiqdimin

Adfel yessud tibbura
Tuggi kecment s-ihlulen

Tajmaât tetsarju tafsut
Aggur d yitran hejben
Mad aqejmur n tasaft
Idgger akin idenyen
Mmlalend akw ayt wexxam
I-tmachahut ad sslen

Traduction des Paroles:
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Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte

O fille Ghriba fais tinter tes bracelets

Je crains l'ogre de la forêt père Inouba

O fille Ghriba je le crains aussi.

Le vieux enroulé dans son burnous

A l'écart se chauffe

Son fils soucieux de gagne pain

Passe en revue les jours du lendemain

La bru derrière le métier à tisser

Sans cesse remonte les tendeurs

Les enfants autour de la vieille

S'instruisent des choses d'antan

Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte

O fille Ghriba fais tinter tes bracelets

Je crains l'ogre de la forêt père Inouba

O fille Ghriba je le crains aussi

La neige s'est entassée contre la porte

L'"ihlulen" bout dans la marmite

La tajmaât rêve déjà au printemps

La lune et les étoiles demeurent claustrées

La bûche de chêne remplace les claies

La famille rassemblée

Prête l'oreille au conte

Je t'en prie père Inouba ouvre-moi la porte

O fille Ghriba fais tinter tes bracelets

Je crains l'ogre de la forêt père Inouba

O fille Ghriba je le crains aussi