Carlito, graffs et autres idées à
Rosario (Argentine)
Je
me suis demandé si en cette période pendant laquelle les voyages ne sont pas à
l'ordre du jour, restrictions á cause de la pandémie de la Covid obligent,
écrire un article dans cette édition serait une bonne idée. En fin de compte,
je me suis décidée á le faire.
Suite á un échange avec Boris, le rédacteur de cette édition où nous
regrettions tous les deux que les éditions collectives n'aient pas vraiment
fonctionné sur Médiapart,je me suis décidée à participer de nouveau aux
éditions. Du coup, j'ai même décidé, si je me remettais á publier quoi que
ce soit, de le faire seulement sur les éditions et pas sur un blog
personnel.
Et donc
aujourd'hui dans l'édition Voyages, lieux, tables et images, je vous emmène à
Rosario en Argentine. Pourquoi Rosario? Parce que c'est le lieu de naissance de
mon compagnon et j'y suis allée plusieurs fois ces dernières années.
Suite á un échange avec Boris, le rédacteur de cette édition où nous
regrettions tous les deux que les éditions collectives n'aient pas vraiment
fonctionné sur Médiapart,je me suis décidée à participer de nouveau aux
éditions. Du coup, j'ai même décidé, si je me remettais á publier quoi que
ce soit, de le faire seulement sur les éditions et pas sur un blog
personnel.
Et donc aujourd'hui
dans l'édition Voyages, lieux, tables et images, je vous emmène à Rosario en
Argentine. Pourquoi Rosario? Parce que c'est le lieu de naissance de mon
compagnon et j'y suis allée plusieurs fois ces dernières années.
Rosario, vue de la cathédrale et du fleuve Panamá © Christel
Rosario est avant tout
une grande ville. Petite, certes en comparaison avec Buenos Aires, mais qui
peut rivaliser avec la mégalopole argentine ! Á Rosario vivent environ 1
161 200 habitants. La majorité des habitants sont des descendants d'italien et
d'espagnols, ce qui est le cas de mon compagnon. Mais il en existe aussi
beaucoup d'autres origines ou ethnies (Polonais, Britanniques, Français,
Allemands, Suisses, Turcs, Russes, Syriens et Libanais). De plus, depuis des
années, Rosario reçoit un important flux de migration interne, principalement
de la province du Chaco (nord-est du pays) et de l'ethnie aborigène
Toba, qui vivant dans une extrême pauvreté dans leur région d'origine,
cherchent un destin meilleur dans la grande ville, ce que généralement ils ne
rencontrent pas et se retrouvent dès lors dans des villas misérables, qui se
situent autour de la ville formant une espèce de couronne triste.
Outre qu’elle est
connue mondialement pour être le lieu de naissance de Messi, Rosario se situe
au bord du Paraná, à 285 km au nord-ouest de Buenos Aires et est plus grande
ville de la province de Sante-Fe. Elle constitue un important port fluvial sur
la rive occidentale du Paraná, accessible à des vaisseaux de haute mer.
Vue de la promenade au bord du Panamá © Christel
La ville se construit
autour de la place Veinticinco de Mayo (25 mai), aux environs de laquelle se
trouvent le bâtiment de la Municipalité (le Palacio de los Leones), la
Basilique cathédrale de Nuestra Señora del Rosario, les édifices du palais
de la Poste, le Museo de Arte Decorativo (Musée d'Art Décoratif) et la Bola de
Nieve (Boule de Neige), un édifice d'habitations emblématique de la ville.
Rosario est une des rares villes d'Amérique du Sud à compter de nombreux
édifices de style Art nouveau. Les rues de Rosario, comme dans presque toutes
les grandes villes argentines, suivent avec régularité le tracé en damier ou
quadrangulaire du plan d'origine.
Statue : Monument au drapeau © Christel
Boule de neige © Christel
Voilà pour les
informations mais aujourd’hui, je voulais surtout vous parler de ce qui m’a le
plus plu dans la ville et qui tombe á pic pour cette édition qui se consacre
aux voyages, aux lieux et á ses tables et ses images. Rosario a une véritable
culture de l’art mural et c’est une ballade magnifique á ne pas manquer. Il
suffit de lever la tête ou juste de …..regarder les murs. Les lieux où déguster
de bonnes choses n’y manquent pas, ou en tous les cas n’y manquaient pas avant
la crise du Covid. Mon dernier voyage datant d’avant la crise, j’ose espérer
que les restaurants que je vais citer existent toujours !
En 2017, la ville
lance une sorte de concours où accourent nombre d’artistes. Déjà auparavant, la
ville avait connu l’émergence de nombreux artistes. Les devantures des magasins
quand elles se ferment révèlent des œuvres magnifiques et les murs et façades
sont eux-aussi souvent superbes. Le centre pour la jeunesse est couvert de
graffs absolument remarquables.
Et ce qui me plait le
plus, les œuvres féminines, rares dans le Street-Art sont bel et bien là. La
jeune artiste rosarine Aymará Sosa le souligne avec talent dans un article récent. Ce
qu’elle dit dans cet article est très intéressant. Elle parle du fait que la
ville change vite et que les œuvres murales sont souvent par nature éphémères
Du coup, dit-elle, „La photo que l’on prend du mur est ce qui va perdurer.
Dans les quartiers, les gens s’approprient plus les murs et les respectent mais
dans le centre, tout est en mutation permamente et les peintures murales ont
moins de chances de rester. “
Graff Aymará Sosa
“La foto que uno le
saca al mural es la que va perdurar”, señala Aymará al respecto y añade que “en
los barrios la gente se suele apropiar más de los murales y se respetan más las
paredes, pero en el centro mutan muchísimo y tienen menos chance de perdura“.
Raison de plus pour
garder les photographies que l’on en fait puisque, comme le dit Aymará, ce sont
celles-ci qui restent pour prouver que l’œuvre a existé !
Un autre
artiste, Dimas, lui voit sa tâche
comme un embellissement de la ville, ce que je ne peux que confirmer. Celui qui
fait dire à Messi dans une de ses fresques :„Se tromper est humain,
pardonner est d’une autre planète“ dit aussi : „J‘ai peint dans tout Rosario.
Une partie de mon projet personnel est d’envahir artistiquement la ville et de
l’embellir. Les quartiers m’enchantent, faire des œuvres que sinon on doit voir
en centre-ville“
Graff Dimas
“Pinté en todo
Rosario. Parte de mi proyecto personal es una invasión artística en la
ciudad, un embellecimiento. Los barrios me encantan, llevar obras que sino
tendrían que verlas en el centro“.
Vivre de son art reste
toujours une question ouverte á laquelle répond clairement Ulises Baine,
autre artiste de Rosario, dans cet article. Dans un de
ses écrits, il dit qu'il a pour but de triompher artistiquement avant d’être
mort. Il sait que l’art est le „dernier échelon“ des choses que les gens
achètent et que peu sont ceux qui investissent dans l’art. Dans la galerie
„Nomade“, il tente de convaincre que d’acheter un tableau au lieu d’un I-Phone
permet d’embellir son espace et de construire son patrimoine. Intéressante
réflexion ! Personnellement, je garde les deux !
“En Nómade estamos
tratando de fomentar la venta, por eso decimos: en vez de un I Phone,
comprate un cuadro, armá tu propia colección, embellece tus espacios y tené tu
patrimonio”
Des artistes étrangers
viennent aussi á Rosario. J’en ai sûrement manqué beaucoup lors de mes
promenades mais celles-ci ont attiré mon attention. Lors du projet „Persianas“ des artistes sont venus de
partout pour peindre les devantures de plusieurs magasins. Les filles de
Barcelone étaient là, les I Medianeras. Allez voir
leur site, elles sont géniales ! Moi, si seulement j’avais une devanture à
faire peindre, je sais qui je contacterais !
Graff I Medianeras
Mais assez parlé d’art
dans les rues, montrons-le.
Graff Collection 1 © Christel
Graff Collection 2 © Christel
Graff Collection 3 © Christel
Graff Collection 4 © Christel
Graff Collection 5 © Christel
Dans la deuxième partie de ce billet, je
vais me consacrer á une spécialité culinaire de la ville. Loin de vous citer la
longue liste des meilleures parillas de Rosario (à vous de les découvrir car je
pourrais en faire un autre article), je vais vous parler du Carlito. J’en avais
déjà parlé dans un petit article de mon édition mais je le reprends ici pour le
plaisir d’en parler et de vous le faire déguster des yeux ! On ne rigole pas avec
le Carlito à Rosario. Tous les ans, il y a un concours annuel du meilleur Carlito
de Rosario
Reportage sur le Gorostarzu, un des participants de l’édition
2019 !
De quoi
parle-t-on?
D'un sandwich qui
figure dans tous les bars: pain de mie, ketchup, jambon et fromage. Inventé par
Ruben Ramirez du bar Cachito qui n'existe plus, c'est un sandwich délicieux qui
existe aussi avec des variations. Une de mes adresses favorites puisque pas loin
de là où nous étions, ce qui toujours un bon critère : Pizza Piazza
Carlito ©Christel
La recette donc :
Ingrédients
: pain de mie, jambon, fromage (mozarella ou autre), Ketschup, une
cuillère de beurre
Beurrer de chaque côté
de la tranche, placer le fromage et sur le fromage, mettre le Ketchup selon le
goût, ajouter la tranche de jambon puis de nouveau de fromage. Refermez le
sandwich et le mettre sur la grille du four. Toastez des deux côtés, environ
dix minutes. Coupez en triangles et bon appétit.
Variantes
: Carlito Especial (avec des œufs et des poivrons) ou le Carlito á la
dinde et au coeur de palmier.