LE BLOG DE CHRISTEL

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Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

vendredi 24 septembre 2010

Souvenirs "marquants" des années maternelle et collège !




Je me souviens de ce jour ou je suis tombée de la balançoire à deux. Dans la cour de l’école, il y avait une balançoire ou chacun s’assoit à un bout et par une pression des pieds au sol la balançoire monte et descend, avec ma meilleure copine de maternelle Béatrice, nous adorions nous balancer !

Un jour d’excitation, surement un peu trop, nous avons fait cela de plus en plus fort ; je me souviens de la sensation d’amusement total. Souvent je regarde les enfants à l’école ou je travaille jouer dans la cour pendant les pauses et m’étonne qu’adulte , il soit si difficile de retrouver ce sentiment . Seulement le plaisir du jeu, plaisir du jeu à deux. Quelquefois pendant les moments d’intimité avec son ami, on peut le retrouver, dans les moments de jeu, mais la comparaison ici est peut-être osée quoique finalement cette innocence, cette insouciance dans une totale relaxation et confiance est là dans les deux cas !

Bref, ce jour là, j’ai perdu l’équilibre au moment ou j’étais en haut, distraite par le cri de plusieurs gamins qui jouaient aux billes, plus loin, et patatras, la chute fut rude et imprévue et je suis tombée la tête à plat sur le sol pas encore protégé par ces tapis de jeu que maintenant installent les écoles mais sur de petits cailloux piquants. Béatrice est arrivée en courant un peu sonnée, elle aussi, car la descente, pour elle aussi, fut plus rapide que prévue ! Je relève la tête et Béatrice se met à hurler, et là, je sens, entre le bourdonnement dans ma tête, les cris des autres enfants qui ont vite couru vers nous, une angoisse et une panique terrible, dans ma poitrine tout semble cogner, dans mon cerveau, tout semble hurler et je sens le sang soudain dans ma bouche. Angoisse totale, je touche mon nez, il est à sa place ! Ouf ! Bien sur, assez rapidement la maitresse arrive et me prend en charge, m’entraine loin du lieu de l’incident dans les toilettes pour nettoyer tout ce sang et voir à quel point la chose est grave …. Une coupure assez profonde sous le nez, ce qui explique tout ce sang dans ma bouche, je ne pleure même pas, encore sous le choc et la peur qui m’emplie toute.

Ma mère appelée en urgence arrive un peu en panique elle aussi et m’emmène voir le docteur qui dit ne pas faire de point de suture, les points de suture, je sais ce que c’est, j’ai vu mon grand frère quelques mois avant avec quelques uns suite à un accident au bras. Aie! Il nettoie bien la plaie et met un joli pansement moustache improvisée. Et retour à la maison ! Ce que je ne savais pas, c’est qu’il n’avait pas si bien nettoyé la plaie que cela, une toute petite poussière etait restée dans la plaie. Plusieurs semaines après, la cicatrisation était complète et il a été impossible de la retirer sans faire une pire catastrophe. Je garde donc de la cour de mon école maternelle une "poussière souvenir " insérée intimement sous mon nez ! Pas si grave, on ne la voie que si on est à quelques centimètres de mon nez ! C'est la faute aux billes, tout ça !




Le collège dans mon village était et est toujours en haut d’une côte, comme je n’aimais pas la cantine, j’avais l’habitude de retourner le midi chez moi, juste 3 ou 4 kilomètres de vélo. J’avais une heure pour la pause de midi alors pas de temps à perdre, après récupération du vélo dans le garage de l’école, je me dépêchais de descendre la côte qui n’était pas longue mais relativement abrupte. Je me rappelle cette sensation de vitesse et l’apprécie encore aujourd’hui quand je descends une côte. Je pense que c’est systématique, une pente du genre de celle de mon collège, et je suis automatiquement transportée 22 ou 23 ans en arrière !

Bref, ce jour là, je pensais à mon morceau de flûte, le jeudi, nous avions un groupe de musique baroque avec la prof de musique et je n’avais que trente minutes de pause, je me répétais les passages difficiles dans ma tête, le nouveau morceau n’était pas facile et bien que je l’aie répété la veille, il me posait encore des problèmes. Concentrée sur autre chose que la descente, je n’ai pas vu le lapin qui traversait la route et surprise au dernier moment, ai braqué le guidon vers la droite et direct dans le fossé plein d’orties ! Aie, aie, mais le genou lui a raclé le bitume et saignait abondement. Résultat, ici encore, le médecin a dit, pas possible de suturer sur le genou, on attend que ça cicatrise tout seul et ce fut long ! Mon genou droit porte les stigmates de la chute presque pire que ce que laissent des points de suture ! C'est la faute au lapin, tout ça !

Mon nez au collège a subi une seconde mésaventure. Appuyée contre un des poteau qui soutenaient le hall, je lisais un livre de Emile Zola, Nana quand des jeunes se sont mis à courir autour. Pour jouer, un a attrapé ma manche mais comme je ne voulais pas lâcher le livre, je me suis cogné le nez contre le poteau ! Aie, là aussi il était encore à sa place mais la douleur était énorme. Cette fois, le diagnostic a été : un os plutôt malmené mais pas de plâtre, résultat aujourd’hui, une bosse sur le nez qui ne me défigure pas, mais qui est bel et bien là ! C'est la faute à Zola tout ça.




Au lycée, je n’ai pas eu de problèmes particuliers, donc mon corps ne garde aucun souvenir contrairement à mon esprit, qui, je le reconnais, est marqué de toutes les expériences du lycée plus que du collège ! Que des choses invisibles à l’œil nu mais qui font surement plus que les cicatrices des écoles précédentes la personne que je suis aujourd ‘hui !





Ce billet a initialement été publié dans l'édition participative "je me souviens" sur mediapart.

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