Mon coup de rage du jour
Y'en a qui feraient mieux de garder leur plume au rencart. C'est ce que je pense de l'article de Laurent Greilsamer dans le Monde du 21 novembre 2007 "Une erreur de casting rue de la Banque". J'ignore qui etait ce Monsieur avant de lire son article dans le Monde qui m'a pour le moins enervée ce soir....
Mais pour qui se prend-t-il en critiquant des artistes qui s'engagent le plus sereinement possible dans un combat juste. De critiquer l'engagement de Emmanuelle Beart et Carole Bouquet dans leur critique et manière de denoncer un système pourtant connu du mal logement et de cette hypocrisie de "cachons la misere dans des hotels délabrés "(voire le beau texte d'Emmanuelle Beart dans le Monde du même jour). J'en citerai une ou deux phrase dans cet article de mon blog.
Sous pretexte qu'elles sont des nanties du système (mais depuis quand ne peut pas être "nanties" parce que l'on a du talent à en revendre? et pas pour autant bourgeoise bienfaisante de l'ancien temps), je cite cet affreux :
"On les admire dans ce combat et on cherche simultanément les raisons cachées de notre gêne. D'où vient-elle ? Pourquoi ce malaise fugitif et récurrent ? Pourquoi cette impression enfouie d'une erreur de casting ? Sans doute parce que les deux actrices échouent à nous représenter justement. Peut-être parce qu'elles empruntent sans en avoir conscience les manières des grandes bourgeoises d'autrefois allant rendre visite à leurs pauvres. "
Moi je ne partage pas cet avis, je me reconnais en Emmanuelle et Carole et en cette préocupation qu'elles ont d'autrui sans être moi même une nantie, juste une personne concernée par un problème de la société dans laquelle je vis. Mais peut être M. Le grand journaliste me dira que je suis moi aussi une "nantie du système ayant un logement de 3 pièces que je loue avec mon salaire de cadre associatif?"....
et que j'ai beau faire, je ne le convaincrai pas de ma bonne foi de citoyenne concernée puisque je ne vis pas sur ce trottoir ou dans un de ces hotels pleins de cafards?
A lire de suite, le texte d'Emmanuel Beart "Cachez cette misère" que je salue.... moi aussi je suis passée rue de la banque, bien que je n'ai pas la renommée qui me permette d'écrire cette lettre ouverte au Monde pleine de vérité et de sincérité.
Un extrait pour vous donner envie de lire cet article et de partager mon indignation à la lecture de cette critique facile et detestable de Greilsamer :
"Cette nuit, par - 2 degrés, 140 femmes ont dormi sur le trottoir de la rue de la Banque, à Paris, juste en face de la Bourse. Cela fait cinquante nuits qu'elles dorment là, sous des bâches. Comment ces femmes en sont-elles arrivées là ?(....) Le récit de leurs conditions de vie était inimaginable. Guidée par Jean-Baptiste Eyraud, qui représente l'association Droit au logement (DAL), je suis allée voir ces lieux. Au coeur de Paris, j'ai visité un premier hôtel : 46 chambres, presque autant de familles. Un bouge qui n'a d'hôtel que le nom.(...) Il est révoltant de découvrir que l'argent public - c'est-à-dire celui de nos impôts - et les modestes salaires de ces familles servent à enrichir les Thénardier du monde moderne, à dégrader la dignité de ces travailleurs et de leurs enfants.(...) Et lorsque ces citoyens, collectivement, sortent de leurs ghettos pour réclamer une vie digne, le gouvernement envoie un déploiement spectaculaire de CRS et de gendarmes déloger ces personnes on ne peut plus vulnérables. (...) Ce que j'ai vu m'a convaincue de m'engager jusqu'au bout dans ce combat, qui touche 3,2 millions de personnes mal ou non logées."...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire