LE BLOG DE CHRISTEL

LE BLOG DE CHRISTEL
Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

dimanche 28 février 2010

Une ballade américaine á Celle


Ballade américaine á Celle, pas seulement parce que j'étais avec deux collègues originaires du Minnesota , mais aussi pour l'ambiance culinaire !

La ville de Celle ne manque pas d'attrait, cela change aussi de l'ambiance industrielle et moderne de Wolfsburg, une heure de route et vous voila entre les Fachwerkhause et les rues pavées. Celle est aussi agréable de par son offre sauna (on adore le Celler Badeland où il est facile de s'oublier de longues heures durant entre piscine salée, piscine normale et sauna de toutes les sortes possibles), mais ce n'était pas hier le but de notre visite trop tardive. Disons que nous nous sommes juste promenés un peu avant d'aller mangue une vraie bonne viande argentine !

Car parfois, on peut se retrouver en manque de bonne viande rouge ici ! (MDS : Meat Deprivation Syndrome).

Donc avis aux intérèssés : l'adresse en question c'est APACHE STEAKHOUSE, Apache, Mauernstraße 27, 29221 Celle
Tel.: 0 5141/60 05


Le décor est très certainement "gaudy", mais ne vous trompez pas de steak, le rib-eye est délicieux !

Pour les autres bonnes adresses, par exemple ou manger les pates italiennes les plus délicieuses de votre vie de restaurant, c'est sans nul doute possible chez Silvia au San Marino, Am Heiligen Kreuz 4, 29221 Celle, 05141 26318, et en cas de petite fin ou café, vous pouvez toujours fréquenter le C'èlo juste á coté (c'est aussi Silvia la gérante) !

Et enfin, un cocktail au Fachwerk, Schuhstraße 25, 29221 Celle, 05141 2788255 s'impose !

La carte des cocktails est si longue qu'on peut passer au moins une demi-heure avant de choisir, avec de jolies citations en prime, personnellement je reconseille la strawberry margarita, la caipirinha, le blowjob, entres autres !

Hommage au lemur, pas le cata, le volant !!




Ce site d'un amateur de nature, de plantes et de faune sauvage m'a amusée. Son dernier article sur le Sunda Flying Lemur (Galeopterus variegatus), aussi connu comme le lemur volant m'a rappelé un autre lemur blogeur sur mediapart.

Un blog passionnant d'un passsionné donc ! Ca donne envie de Singapour....

Chili, quelle catastrophe...







En espérant que mes amis aillent bien á Concepcion (je n'ai pas encore de nouvelles), une penséee pour tous ces chiliens touchés par le séisme qui a détruit une partie de Concepcion et touché d'autres villes du Chili.

mercredi 24 février 2010

Perte d'identité française



............... de ma voiture aujourd'hui immatriculée en Allemagne. Ce que j'aime c'est qu'ici, on vous laisse choisir les lettres et les numéros, plus facile de se rappeler sa plaque dans le parking ensuite !

Donc la C3 est devenue allemande et moi, je passe inaperçue............... euh, jusqu'au fatidique moment où j'ouvre la bouche pour parler bien sûr !

Allez pour ne pas mourrir idiot, allez donc lire ce qu'explique Wiki sur ce thème, très instructif !

Pour avis, le changement de plaques ici coute 80€ (pour le COC Papier qui donne les caractéristiques de la voiture) + 40€ pour faire les papiers + 35€ de plaques, donc la bagatelle de 160€. A rajouter dans quelques mois le TUV (équivalent de notre contrôle technique qui coute environ 75€.)

Côté assurance, c'est le même prix qu'en France !

lundi 22 février 2010

Paysages d'Espagne




Plusieurs paysages d'Espagne

De bons souvenirs dans tous les cas.

Deux séries de photographies avec recettes de cuisine





Deux séries de photographies retravaillées.

Mère Ubu est une série de photos ( prises et modifiées par l'auteur de ce billet) d'une statue dont l'original se trouve au "Museo Arte Público, antiguo Museo de Escultura al Aire Libre de la Castellana," à Madrid. Il s'agit d'un espace entre les rues de Juan Bravo y Eduardo Dato. On y trouve une excellente collection de sculpture abstraite espagnole. Mère Ubu est une oeuvre de Juan Miró qui a réalisé dans sa vie nombre de sculptures pour des espaces publics, certaines de proportion gigantesques.

La figure ambiguë de femme oiseau, animal fantastique est d'une grande pureté. Ce totem primitif reprend des thèmes répétés de l'artiste : les personnages, les femmes et les oiseaux. On retrouve de ombreux dessins préparatoires dans certains musées consacrés à l'oeuvre de Miró (Fundación Miró de Barcelona).

Je suis une fanatique de Miró qui est pour moi un des artistes les plus étonnants de son époque. Il naît dans une famille d'artisans et ce que je préfère dans toute son oeuvre sont bien ces "sculptures-objets" qui avaient pour but premier d'amener toute la fantaisie de l'artiste dans la rue.



J’ai découvert cette sculpture à Madrid,après avoir gouté pour la première fois un plat d’origine basque, qui m’a laissé un souvenir immémorial. « Los calamares en su tinta » dont je vous livre la recette ici.

LA RECETTE

Il vous faut vous procurer l’encre du calamar, en Espagne, elle est commercialisée (en fait, c’est de l’encre de sèche plus noire que celle des calamars qui tire sur le gris !) et vendue en petits paquets. Vous pouvez aussi demander à votre poissonnier de vous les conserver, car il risque sinon de les jeter en vous préparant les calamars.

Il vous faut environ 600 g de calamar cru par personne car il réduit considérablement à la cuisson. S'ils ne sont pas nettoyés, ce n'est pas bien sorcier : ouvrez le calamar avec des ciseaux, retirez les tripes (attention à la poche d'encre si vous comptez l'utiliser), l'épine dorsale et la partie comprenant les yeux et les "dents" pour ne conserver que le corps et les tentacules. Enlevez la peau (cette opération courant est facultative : si vous vous y employez, frottez le calamar avec du papier de cuisine, elle partira facilement).

Coupez les calamars en petits carrés et comptez près de 2 kg pour un plat pour 4 personnes. Coupez les oignons (4 à 8 selon leur taille) et 2 dents d'ail. Faites revenir tout ensemble à feu vif dans un faitout avec de l'huile d'olive chaude, ajoutez 2 piments oiseau, du sel et une feuille de laurier. Couvrez et laissez l'eau de cuisson couvrir l'ensemble (environ 5 mn.). Diluez 2 sachets d'encre de sèche (ou, à défaut, l'encre des calamars récupérée) dans 20 cl de vin blanc, ajoutez un peu de fumet de poisson et laissez cuire 20 à 30 mn., de façon que les calamars soient cuits sans être mous.

A déguster avec du riz blanc de préférence.


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Visage coupé de Burgos

Cette statue se trouvait non loin du restaurant dans la ville de Burgos où j'ai dégusté un superbe agneau de lait (cordero lechal)... La recette n'est pas simple. Je la tiens pourtant du patron de l'auberge en question qui ne jurait que par le printemps ! "En primavera, solo en primavera lo tenemos en la carta". D'après lui, c'est à cette époque de l'année que l'agneau est le meilleur parce que la brebis mange l'herbe toute recemment poussée. Je ne voulais pas penser à ces pauvres petits agneaux si mignons dont la maman broutait l'herbe verte, quand je le dégustais, de peur d'arrêter d'y prendre plaisir.

Donc pour le faire il nous faut :

1/2 jambe et des côtes d'agneau de lait.
4 gousses d'ail, du sel, du poivre, du beurre, de l'eau

Il nous faut :

1.- Couper l'agneau en deux (jambe et côtes)
2.- Eplucher l'ail et l'écraser.
3.- Recouvrir de beurre la plaque du four.
4.- Recouvir aussi l'agneau de beurre et le recouvrir de gros sel et de l'ail.
5.- Mettre au four chaud le plat à moitié recouvert d'eau.
6.- Laisser cuire 30 minutes.
8.- Retourner l'agneau et le mettre a four chaud 30 minutes de plus.
9.- Et sortir quand la viande est encore croquante sur le dessus, juteuse dedans et qu'elle se détache bien de l'os.
10- Ne pas oublier l'accompagnement : pomme de terres sautées ou grilllées et salade.

Et un très bon vin !!

Tacheles, Berlin, une série en musique, essai I



Mais que font...


les touristes à Berlin quand il pleut?


Ils vont visiter des endroits alternatifs dans lesquels ils ne pleut pas !
TACHELES

et ils vont boire une bierre au café Zapata !

dimanche 21 février 2010

Kaki persimon



Nice meal yesterday evening, black italian pasta with schrimps (Pasta al nero di seppia)

Then for dessert, she had some dry persimmon...

problem, no one knew the traduction in french or in spanisch, japanese and english didn't help so much....

So we have looked this morning, and .............



a persimmon is a Kaki or a persimon kaki with only one "m" in spanish !




I think I will try some day this recipe !!!

Sablés aux kakis Persimon

Préparation des sablés
• Faites ramollir le beurre, ajoutez-y le sucre et travaillez le mélange.
• Versez la farine dans un saladier.
• Creusez un puits au centre, râpez au-dessus le zeste de l'orange sur une fine râpe.
• Ajoutez l'œuf, puis le mélange beurre-sucre et travaillez du bout des doigts, de façon à bien amalgamer la pâte, puis roulez-la en boule.
• Réservez au frais 30 minutes.

• Au bout de ce temps, allumez le four sur 180°C.
• Étalez la pâte sur 1 cm, découpez-y des cercles de 10 ou 12 cm de diamètre.
• Posez-les sur une plaque à pâtisserie, glissez au four et laissez cuire 12 minutes environ, jusqu'à ce que les sablés soient dorés.
• Retirez-les du four et laissez refroidir.


Préparation de la crème
• Versez le lait dans une casserole et faites chauffer à feu doux.
• Cassez les œufs dans un saladier, ajoutez le sucre et fouettez le mélange jusqu'à ce qu'il blanchisse.
• Versez la farine, fouettez encore quelques secondes, ajoutez 2 cuillères à soupe de poudre de pistache, puis versez le lait bouillant en mince filet sans cesser de fouetter.
• Versez la préparation dans la casserole, posez-la sur feu doux et faites cuire la crème jusqu'au premier bouillon.
• retirez alors du feu, laissez tiédir, ajoutez le beurre, tournez et laissez complètement refroidir.

• Juste avant de servir, pelez et coupez les kakis en fines lamelles.
• Pressez l'orange, versez le jus filtré dans une casserole, ajoutez le miel, faites cuire 10 minutes à feu doux, retirez du feu.
• Laissez refroidir.

• Posez sur chaque sablé une cuillère de crème, ajoutez des lamelles de kaki, puis superposez deux sablés garnis, nappez-les de miel à l'orange.
• Parsemez de pistache en poudre et de pistaches concassées.
• Servez aussitôt.



Tous droits de reproduction réservés.
Reproduit par Cooking2000 avec l'autorisation de Kaki Persimon



Wikipedia in english
recipe in french
D'octobre à décembre, le kaki Persimon arrive sur les étals des marchés et aux rayons fruits et légumes des grandes et moyennes surfaces.

Fruit d'hiver idéal pour faire le plein d'énergie, le kaki Persimon se déguste seul, comme une pomme, mais il est aussi un ingrédient original pour réaliser des recettes sucrées ou salées.

Son petit goût vanillé se décline à merveille dans de nombreuses recettes sucrées et accompagne aussi parfaitement les poissons à chair blanche, les noix de Saint-Jacques, le foie gras et la volaille.

vendredi 19 février 2010

Message d'introduction au blog le samedi 20 février 2010



Pour des raisons pratiques, je me suis dédiée ces derniers jours á rapatrier sur ce blog des articles initialement parus sur mediapart dans mon blog sur ce site et diverses éditions auxqueles je participe. A force de multiplier les billets sur plusieurs pages Internet, je ne voyais plus de cohérence dans ce que j'écrivais, elle se retrouve ici, j'espère, dans toute sa diversité !!!

Et puis ici, c'est donc un peu plus classé par catégories, au fil des écrits !

Moi qui croyais que c'était fini ! (les nains de jardin)




15 Août 2008 Par Christel

Et bien non, ils sont de retour cet été...................


les voleurs de nains de jardins !

Du moins, c'est ce que prétend le voisin de mes amis. Rendez vous compte ! Les 5 nains de jardin qui trônaient là depuis 10 ans ont disparus la nuit dernière. On les lui a volés ! Et le berger allemand n'a rien entendu, c'est un comble ! (Bon, il a 15 ans et n'entend peut-être plus très bien, mais quand même !).


Non mais vraiment, je ne sais pas si les voleurs comptaient juste les mettre dans leur propre jardin, ça s'est vu dans le Doubs, ou alors leur faire faire le tour du monde (à la Amélie Poulain) en prenant de lui des photos partout, ou encore les remettre en forêt comme ces adeptes fous qui se nomment front de libération des nains de jardin. Par prudence, et vu l'état d'énervement du voisin de mes amis, j'ai préféré taire ces diverses suppositions.

Je me suis bien gardée de lui conseiller d'acheter dorénavant des nains de jardin capables de détecter les mouvements d'éventuels voleurs qui déclenche une alarme, si, si, ça existe ! En ajoutant que ce serait plus efficace que Boléro (c'est le nom du Berger allemand de 15 ans).
Je ne lui ai pas non plus conseillé, pour se consoler d’écouter la chanson de Renaud qui s’appelle tout simplement « Mon nain de jardin »… de peur qu’il ne le prenne mal.

De la compassion en politique....



13 Août 2008 Par Christel
Ce matin, comme j’ai repris le travail et mes pérégrinations sur les routes normandes, j’écoute France Inter l’émission Cha Cha Tchatche. Sont invités Rony Brauman, médecin, ancien président de Médecins sans frontières et Myriam Revault d'Allonnes, philosophe, pour parler de la compassion universelle. Vaste sujet, n’est-ce-pas ?


Je me dis que je vais sûrement acheter le livre de la seconde invitée (« L’homme compassionnel », éd du Seuil, 2008) tant j’ai apprécié son discours. Ce qu’elle dit : que nos sociétés sont saisies d’une sorte de " zèle compatissant " à l’égard des démunis, des déshérités, des exclus ne cesse de se manifester dans le champ politique. A tel point que les politiques n’hésitent plus à faire de leur aptitude à compatir un argument décisif en faveur de leur droit à gouverner.

Et effectivement, on peut se poser la question : peut-on aujourd'hui faire de la politique sans en recourir au compassionnel obsessif?
Il y a de plus en plus confusion entre le être ensemble en société, le lien social et l’exercice du pouvoir.

C’est ce qui fait qu’un Bush fait incite "à un raz de marée de compassion" (alors qu’un chef d’état doit dans son rôle annoncer des mesures politiques plutôt que de se laisser aller à ce genre d’incitation. (cf. émission). En effet, depuis quand la compassion se commande-t-elle ?

C’est ce qui fait qu’un homme politique se doit de dire qu’il comprend la souffrance, qu’il a souffert lui-même dans sa chair, afin de se faire reconnaître expérimenté en souffrance, ce qui est un atout pour gouverner mieux ? Tout semble se passer comme si les politiques faisaient « De leur aptitude à compatir une meilleure légitimité politique » dit la philosophe. Ce qui est nouveau. Avant les arguments étaient bien autres (l’histoire, l’analyse, les courants politiques…).

Ce que souligne la philosophe, c’est le changement d’attitude des politiques qui font montrent de sensibilité et de compassion, mais qui ne s’adressent plus au citoyen responsable et souverain, mais au citoyen souffrant.

Toucher la corde sensible, dire que l’on compatit aux souffrances d’autrui pour obtenir son soutien n’est, loin de la, pas un phénomène nouveau en politique. Mais tout de même, est-ce sur ce seul critère que dorénavant certains politiques pensent convaincrent leurs électeurs ?

Moi, j’en ai parfois marre qu’on s’adresse à moi comme à une citoyenne en souffrance. J’aimerais mieux qu’on change de ton. Après tout, je suis bien souveraine et responsable, non ?

Et vous ?

Le lien pour écouter l'émission

Nominé au prix de la Webdesespérance, dans la catégorie sarcastique mauvais goût !



11 Août 2008 Par Christel


Il m'arrive de suivre les liens de Mediapart, la plupart du temps, je ne suis pas déçue, mais là, celui-là !!!

Ce lien-là, tout en ayant sa place et ses droits à figurer dans la liste des liens, loin de moi toute critique éditoriale, m'interpelle.
Dans la classe des nominés au prix de la Webdesespérance, je lui décerne le premier prix du sarcastique mauvais goût qui, de plus, réussit à faire l'inverse de ce qu'il se propose.
Je m'explique.

On a les idées qu'on a su la musique et la politique, l'éthique et le reste.....
On peut se moquer, je suis la première à rire jaune ou vert de certains textes acides, je n'y peux rien, j'admire le sarcasme sûrement parce que, au fond, je n'en suis guère capable (j'suis trop "bonne"), mais que c'est une des choses que j'apprécie chez autrui.

Mais ces montages là, sur ce site qui se veut critique et sarcastique, profitant des travers de l'un et de l'autre, finissent par me lasser au point d'avoir envie de défendre les suscités. Un comble pour quelqu'un qui n'apprécie le travail ni de l'une ni de l'autre, dans leurs domaines respectifs, bien sur. Le mauvais goût, c'est connu n'a pas de limites, n'est-ce-pas?

Et je me dis que à la différence, certains billets de Mediapart qui s'essayent avec talent au jeu de l'argumentation et de l'art d'écrire, (je parle de ceux de :

Edwy Plenel
Mathieu Potte Bonneville
Okan Germiyanoglu
autre
autre



J'ai du en oublier, désolée pour eux... je me dis, donc que définitivement, il y a ce qui détricote et aide à comprendre et ce qui n'est que de mauvais goût et n'apporte pas de clefs de lecture au Schmilblick, comme dirait Coluche !

Bref, c'était un certain coup de gueule du jour, mais ça me passera ! Cela dit, cette photographie ci-dessus, de mauvais goût elle-aussi, m'a semblé étrange. C'est fou ce que les yeux révèlent d'une personne. Changez-les pour d'autres et vous obtenez vraiment quelqu'un d'autre. Du regard tombant du politique ambitieux au regard d'enfant ouvert sur le monde, ou l'inverse. Enfin, c'est ce que cela m'inspire. Autre chose, à force d'image médiatique, je suis sure que si on isolait les yeux de certains personnages, on finirait par les reconnaître, juste à leur regard. La aussi, on devient, pour faire référence à un billet auto-conditionné, non? Qu'on vous les change, et vous êtes tout perdus.

Y'a des jours ! La cimade et les autres associations...



20 Août 2008 Par Christel
Je lis, je lis et y'a des jours j'enrage. Comme ce matin. Entrefilet de quelques lignes dans Marianne.

"C'est la nouveau combat de Brice Hortefeux : après avoir avec zèle, appliqué la politique du chiffre réclamée par Nicolas Sarkozy en matière d'immigration, voila qu'il s'en prend aux associations défendant les étrangers. Le 2 aout dernier, il a déposé plainte contre le collectif SOS Soutien aux sans papiers qui aurait appelé à la "destruction des centres" (....) Même la CIMADE, association protestante financée par l'Etat, subit les foudres d'Hortefeux."

Et l'article de laisser entendre que l'Etat pourrait bien, pour les punir ne pas renouveler sa convention triennale et ainsi éclater les missions de la CIMADE.

Bien sur, la politique du diviser pour mieux régner jour toujours ! Je me demande si le monde associatif va enfin réagir à ces manipulations sans nom ! Instrumentaliser les associations a toujours été un petit jeu, entre "je suis instrumentalisé , je l'accepte ou j'en joue", les associations ont toujours a peu près réussi à tirer leur épingle du jeu, mais que faire contre un pouvoir politique qui ne reconnaît plus ou peu la liberté de dire et d'agir des associations compétentes sur certains sujets?

Il devient dangereux pour une association de s'exprimer, de dénoncer certaines pratiques tout en restant dans ses valeurs et son champ de compétence. Il devient obligatoire de "se plier" à la volonté des politiques, et surtout, surtout de ne pas s'exprimer sur quoi que ce soit qui "dérange".

Le jeu de la démocratie est renié. La parole du tiers secteur associatif et coopératif est judiciarisée.

Mais je vous le demande moi, ne pourrait on pas judiciariser certains des propos de Monsieur Hortefeux ou d'autres politiques comme des atteintes aux droits de l'homme?


Cohérence humanisme, le prix au meilleur immigré qui a "réussi" son intégration, et à celui qui l'aura aidé..... n'importe quoi...
Combien de familles expulsées dans des conditions assez terribles pour un "bon" immigré récompensé?

Parole et goutte d'eau






21 Août 2008 Par Christel


"Une parole, c' est comme une goutte d' eau. Quand elle est tombée, on ne peut plus la ramasser, on ne peut que l' essuyer."





Et oui, cela m' arrive de laisser tomber des paroles que je voudrais pouvoir ramasser, ramasser vite tous les mots afin qu' ils ne laissent pas de traces.

Mais essuyer prend parfois même plus de temps et peut laisser une trace quand l' eau n' était pas trop propre.

Mieux vaut donc réfléchir avant de parler... facile à dire parfois, dans le feu de l' action, non?

Quand je laisse échapper une goutte d' eau peu propre, je m' empresse de l' essuyer et plus difficilement parfois je m' excuse pour la tache qui mettra un certain à partir.

Enfin, quand je sens vraiment qu' il faut que je le fasse....

Le dessin de mon blog,et toi, la guerre,tu t'en fous, hein mon gros !



© Christel












24 Août 2008 Par Christel

Je trouve fabuleux que nous ayons parmi les médiamis (abonnés de médiapart) des dessinateurs, je voulais leur faire un petit clin d'oeil dans ce petit billet.

L'art du dessin d'actualité ou d'humeur, le plaisir de voir plutôt que de lire. Je ne sais pas dessiner, mais j'apprécie énormément sur mediapart les dessinateurs créatifs que nous avons ou avons eu tel Labul, François Matton, Pen & Fox, Julien Revenu, je ne sais pas si j'en oublie.

J'ai tellement apprécié le dessin de François Matton ci dessous que je lui ai demandé de me le préter pour mon blog. Parce que je me suis bien reconnue dans cette demoiselle et son chat (la mienne s'appelle Pilli), qui, effectivement, se fout bien de toutes les guerres du monde. C'est parfois ainsi que je "deconnecte" de la réalité de ce monde quand elle m'étouffe un peu trop.


et son autre site aussi !

et la vraie Pilli sur son oreiller !! Mais je ne sais que le prendre en photo, pas la dessiner !! La preuve qu'elle s'en contrefout, non?

De la médaille, de la dissidence, des papillottes et des lumières... et après?







25 Août 2008 Par Christel
JO de Pékin : résumons !



Chine : 100 médailles (51 d'or, 21 d'argent, 28 de bronze), USA : 110 médailles (36 d'or, 38 d'argent, 36 de bronze), RUSSIE : 72 médailles (23 d'or, 21 d'argent, 28 de bronze), Grande bretagne : 47 médailles (19 d'or, 13 d'argent, 15 de bronze), Allemagne : 41 médailles (16 d'or, 10 d'argent, 15 de bronze), Australie : 46 médailles (14 d'or, 15 d'argent, 17 de bronze), France (7 d'or, 16 d'argent, 17 de bronze), Corée du Sud : 31 médailles (13 d'or, 10 d'argent, 8 de bronze), Italie : 28 médailles (8 d'or, 10 d'argent, 10 de bronze), Ukraine : 27 médailles (7 d'or, 5 d'argent, 15 de bronze) Japon : 25 médailles (9 d'or, 6 d'argent, 10 de bronze), Cuba : 24 médailles (2 d'or, 11 d'argent, 11 de bronze)

plus tard !

un joli spectacle en couleurs.....


plus tard !


et puis toujours :

ca


Reporters sans frontières dénonce les conditions de détention de certains prisonniers d’opinion chinois, qui n’ont pas accès aux soins dont ils ont besoin d’urgence. L’organisation a notamment reçu des informations préoccupantes sur l’état de santé de Huang Qi, Hu Jia et Sun Lin.


Huang Qi, détenu à Chengdu (capitale du Sichuan) depuis le 10 juin 2008, souffre de violents maux d’estomac et de tête, suite aux mauvais traitements qui lui ont été infligés lors de son incarcération pour “subversion“, de 2000 à 2005. Il est accusé de “possession illégale de secrets d’Etat“ et n’a pas encore pu voir son avocat. Toutes ses demandes de libération pour raison humanitaire ont été rejetées.
Le cyberdissident Hu Jia, détenu à Tianjin (200 km à l’est de Pékin) depuis le 8 mai 2008, est atteint d’une maladie du foie liée à une infection par le virus de l’hépatite B. Il doit suivre un traitement quotidien auquel il n’a pas accès. Il est en danger de mort. Arrêté le 27 décembre 2007 pour “incitation à la subversion au pouvoir de l’Etat“, il a été condamné à trois ans et demi de prison le 3 avril 2008 pour avoir publié sur Internet des informations concernant des affaires d’Etat. Sa femme, Zeng Jinyan, ainsi que leur petite fille de 8 mois, demeurent introuvables depuis le début des Jeux olympiques.
Le journaliste Sun Lin, plus connu sous le pseudonyme Jie Mu, est détenu à Nanjing (est du pays). Depuis qu’il a été battu en prison, sa vue baisse considérablement et il souffre de violents maux de tête. Sa famille a demandé qu’il puisse voir un médecin mais cela lui a été refusé. Arreté le 30 mai 2007, il était un collaborateur régulier du site Internet d’informations Boxun et le fondateur du journal aujourd’hui interdit Da Du Shi. Le 27 juin 2008, il a été condamné à quatre ans de prison pour “possession illégale d’armes“. Sa femme, He Fang, également collaboratrice de Boxun, a été condamnée à une peine de prison avec sursis. Elle a été libérée.


L'article précise que actuellement, cinquante cyberdissidents et vingt neuf journalistes sont emprisonnés en Chine en raison du travail qu’ils fournissaient.


Et oui, il y a les médailles.........................
et le revers des médailles............................

Yoshiko Kishino



27 Août 2008 Par Christel
Praha est le nom de cet album est que je viens de découvrir, mais ce n'est pas le seul de cette surprenante artiste...

seulement je n'ai pas réussi (encore) à m'en procurer d'autres !



Ce disque fabuleux mèle quelques reprises ("Tristesse" de Frédéric Chopin, "Blue in green" de Mile Davis, "Some other time" de Leonard Bernstein) à ses compositions personnelles. La majorité des morceaux sont articulés autour d'une base trio (George Mraz à la contrebasse, Pavel Zboril à la batterie), et enregistrés en compagnie d'une imposante section de cordes locales. Il y a du Joe Hisaichi et du Craig Amstrong dans ce CD, mais il y a surtout du Yoshiko Kishino... un style adorable qui fait voler et voler haut.

site

Carte postale de Fuerteventura : le coucher de soleil









09 Août 2008 Par Christel
On est là, on est prêts, on attend. On a pris une douche vite fait après la plage et on s'est dépêchés de monter dans la voiture pour aller de l'autre coté, du coté ouest où le soleil se couche. A cet endroit l'île est étroite, une petite bande de terre entre Costa Calma et la plage de "La Pared".


La vue de ces étranges volcans ocres, avec ces coulées de lave noire qui descendent jusqu'à la mer est saisissante. Fuerteventura ce sont 1.658 Km2 de terres. Elle a d'abord été peuplée par des berbères et des aborigènes ("lo mahos") et on retrouve des incriptions rupestres dans l'île. Elle fut ensuite occupée et colonisée par Juan de Bethencourt y Gadifer de la Salle au début du XVème siècle. Des villages de cultivateurs et de pêcheurs naissent, puis des hôtels pour les touristes dans les années 60, qui occupent de manière plus sauvage qu'organisée les côtes. Les touristes allemands du début sont maintenant espagnols, français, italiens, la capacité d'accueil des complexes hôteliers étant plus forte et en demande de clients. L'ïle est un peu défigurée par ces équipements peu discrets, mais les plages et le climat restent son atout principal.

Attention à l'arnaque cependant si vous y allez. Les belles plages sont au sud ouest (Costa Calma). Evitez les plages du nord près de l'aéroport, artificielles et celle de Jandia. Par contre, il faut aller voir le sud de l'île en excursion, le phare de la pointe de Pesebre, après un long voyage sur des routes de pierres. mais ce sera pour une autre carte postale cette ballade là.

Patience, le soleil est encore haut. On s'amuse en regardant les véliplanchistes musclés ranger leur matériel dans le petit camion, il doivent être aguerris ces deux gars là pour oser affronter les vagues de ce coté-ci de l'île....

On regarde les volcans de l'autre coté de la mer...


On sort les pistaches qui viennent d'Iran pour les grignoter en attendant. Après tout, c'est l'heure de l'appéritif, non?

Et puis l'instant arrive enfin,


On attend la fin, la toute fin, en se disant que ce n'est pas grave, que demain, il va revenir... de l'autre coté de l'iîe. Le SOLEIL de FUERTEVENTURA.

Cité nationale de l'histoire de l'immigration porte dorée à Paris



08 Août 2008 Par Christel
Je n'avais pas encore eu l'occasion d'aller visiter la Cité nationale de l'histoire de l'immigration porte dorée à Paris. Profitant de quelques heures parisiennes avec un ami algérien, lui aussi de passage à Paris, je suis allée la voir. J'ai trouvé l'ensemble du musée passionnant, et j'y retournerai car je n'ai pas eu tout le temps d'en profiter. Neanmoins, un aperçu des choses fabuleuses que l'on peut y voir. Ce que j'ai aimé avant tout c'est cette alternance d'histoires individuelles et d'informations collectives généralistes. Cela donne l'humanité de l'exposition. La qualité des artistes qui s'y expriment est à noter, telles ces deux expositions de Kader Attia et de Zineb Sedira.


Et le site Internet, dans la partie ressources permet d'approfondir de manière réellement pertinennte, ce qui n'est pas le cas de tous les musées, loin de là !


Donc deux parties dans le musée, une exposition permanente et des expositions temporaires.

L'exposition temporaire du jour croise l'histoire du batiment (le palais de la Porte Dorée, construit pour l’Exposition coloniale internationale de 1931) et la situation des étrangers en France au temps de l’Exposition coloniale. Le point de vue est passionnant car, en effet entre ce grand spectacle où on montre d'autres cultures prétendument à civiliser par la Grande France et la présence sur le territoire de la population étrangère cachée au fond des puits de mines, dans les usines ou dans les champs, rien à voir, n'est ce pas?

Donc 1931....une date importante que je meconnaissais. Au travers de l'exposition on comprend que c'est à ce moment que se cristallise ce que nous vivons aujourd'hui. En 1931, la France s’impose comme l’un des principaux pays d’immigration au monde (2 890 000 étrangers résidant sur le territoire métropolitain, soit près de 7% de la population ! ). Des italiens, des belges, des espagnols, des polonais, des russes, des grecs et quelques africains du nord et africains.


1931, année charnière donc : avant, on recrute de la main-d’œuvre étrangère, coloniale en particulier, pour remplir les usines, vidées par la mobilisation générale. Etrange de voir ces documents de promotion, de recrutement vantant les mérites de la France, comme pour attirer les étrangers à y venir travailler aujourd'hui. Le décalage est total.
1931 après la crise économique de 1929... :la France est traversée par de nombreuses tensions : xénophobie, antisémitisme, racisme, mises en cause du droit d’asile, expulsions mais également prémisses d’une contestation de l’ordre colonial. L'exposition décrit les différents statuts (étrangers, coloniaux des différents pays, réfugiés bénéficiant du passeport Nansen et les autres), et la vie quotidienne au travers d'oeuvres extraites du néant du quai Branly, le tout de façon passionnante qui permet de comprendre les contradiction d'hier et d'aujourd'hui...



L'exposition permanente
Repères c'est 1100 m2 qui tentent de retracer 200 ans d’histoire de l’immigration. Se croisent des témoignages, des documents d’archives, des photographies, des dessins, des œuvres d’art.... S'ouvrant sur des cartes qui décrivent les mouvements de population dans le monde sur la période, l'espace découpé en chapîtres (Emigrer, Face à l’Etat, Terre d’accueil, France hostile, Ici et là-bas, Lieux de vie, Au travail , Enracinements, Sportifs , Diversité) promène le visiteur qui suit un parcours sonore, s'il le veut...


J'ai beaucoup aimé deux oeuvres en particulier, celle de Kader Attia : pleine de poésie, de détresse, de plaisir et de vérité, cette oeuvre m'a touchée profondément. Elle est exemplaire de ce que vivent ceux d'ici et ceux de la-bas. Une beauté triste et parfaite, une ironie à l'algérienne.

et celle de Zineb Sedira : cette installation ou le visiteur se retrouve pris entre le regard de la fille et de ses parents qui racontent leur histoire, à deux voix, séparément, de leur propre point de vue, celui de l'homme qui part, qui travaille, qui fait venir sa famille, qui prend part à certaines luttes, en refusent d'autres, celui de la femme qui raconte sa guerre, ses peurs, son départ et sa vie face au racisme et aux difficultés de vie dans un autre pays.."le pays des autres" est magnifique. Le regard se pert entre les lignes et les mots traduits en surlignage (quand on ne connait pas l'arabe !). Cette originalité de l'oeuvre m'a donné envie d'en savoir plus sur la vidéaste. Et oh surprise, elle est aussi photographe.

La zone fantôme (avec nos votes imbéciles) - un article de Javier Marias




08 Juillet 2008 Par Christel
Merci à Diego de m'avoir envoyé ce texte que je traduis ici. Il est de Javier Marías, un écrivain que je vous reconseille, mais qui, ici, excelle dans l'art de dénoncer la "directive retour" que vient d'adopter le Parlement européen. Retour, retour à expéditeur, donc, comme un paquet dont on ne veut pas, et qui va rester stocké quelques mois avant de repartir là d'où il vient... J'aurai l'occasion, à l'occasion, de vous reparler de l'écrivain, mais pour l'instant place à l'indigné. Indignation que je partage aujourd'hui.... et que j'avais envie de vous faire partager. Ce sont ses mots à lui, c'est son pays. Mais cela nous concerne aussi....

Du blog de l'auteur : http://www.javiermarias.es/blog.html


Javier LA ZONA FANTASMA,Con nuestros votos imbéciles, JAVIER MARÍAS 06/07/2008
Uno de los mayores peligros de nuestro tiempo es el contagio, al que estamos expuestos más que nunca –en seguida sabemos lo que ocurre en cualquier parte del mundo y podemos copiarlo–, y en unas sociedades en las que, además, nadie tiene el menor reparo en incurrir en el mimetismo. Y a nadie, desde luego, le compensa ser original e imaginativo, porque resulta muy costoso ir contracorriente. Es el nuestro un tiempo pesado y totalitario y abrumador, al que cada vez se hace más difícil oponer resistencia. Y así, las llamadas "tendencias" se convierten a menudo en tiranías.Una muestra reciente de esta rendición permanente ha sido la aprobación por aplastante mayoría, en el Parlamento Europeo, de la "directiva de retorno" para los inmigrantes ilegales. Es ésta una directiva repugnante, llena de cinismo y falta de escrúpulos, que a muchos europeos –pero ay, no a los bastantes– nos ha hecho sentir vergüenza de pertenecer a este continente. Como si se tratara de una parodia de Chaplin o Lubitsch, el ponente y promotor de dicha directiva ha sido un eurodiputado alemán del Partido Popular Europeo, Manfred Weber, que apareció en televisión muy ufano de su vileza y vestido de tirolés, cuan¬¬do a nadie se le oculta qué clase de gente se viste así, todavía, en su país y en Austria. A este individuo grotesco le han dado la razón y sus votos no sólo sus correligionarios franceses (a las órdenes de Sarkozy), italianos (a las de Berlusconi, Bossi y Fini, notorios e indisimulados racistas), polacos (a las de los nacional-católicos gemelos Kaczynski), españoles (a las de Rajoy y sus flamantes "moderados") y demás, sino también un buen puñado de eurodiputados socialistas, incluidos dieciséis de los diecinueve que España tiene en la Cámara (a las órdenes de Zapatero). Yo no sé con qué cara se atreverán el Gobierno y el PSOE, a partir de ahora, a proclamarse justos y democráticos y humanitarios, puesto que con sus votos propugnan que se "retenga" durante año y medio –año y medio– a un inmigrante ilegal cuyo único delito haya sido entrar clandestinamente en un país europeo huyendo del hambre, la guerra y la desesperación. Y asimismo propugna que los menores puedan ser enviados sin garantías a cualquier país, aunque no sea el suyo de origen. Todos sabemos lo que espera a esos críos: en algún punto del trayecto, una red de traficantes que, con el visto bueno de los europeos, se los llevarán a donde les parezca para utilizarlos como les plazca: esclavos, objetos sexuales, combatientes, donantes involuntarios de órganos. Y esto se producirá mientras los gobernantes europeos, con la mayor hipocresía, dicen preocuparse cada vez más por los riesgos que acechan a nuestros menores.
Durante años se ha hecho la vista gorda con los inmigrantes ilegales. Se los ha explotado como mano de obra barata, casi gratuita, y se ha callado convenientemente que eran necesarios para nuestras economías y para que cubrieran los puestos de trabajo que los europeos –ya muy señoritos– se niegan a cubrir. Queremos que alguien recoja la basura y barra las calles, cuide de nuestros abuelos enfermos y de nuestros niños malcriados y consentidos, ponga los ladrillos de las cien mil construcciones vandálicas que han propiciado la corrupción de los alcaldes y la codicia de los promotores inmobiliarios, se ocupe de las faenas más duras del campo y limpie nuestras alcantarillas. Nosotros no estamos dispuestos a ensuciarnos las manos ni a deslomarnos. Que vengan esos negros, sudacas y moros a servirnos, esos rumanos que no tienen donde caerse muertos y que se prestarán a cualquier cosa, más les vale. Les daremos cuatro cuartos y asunto liquidado. Ahora, sin embargo, nos hemos hecho muy mirados con los cuatro cuartos, porque hay "crisis". Hemos visto que algu¬nos de esos inmigrantes delinquen –como si no delinquieran algunos españoles, italianos, alemanes o franceses de pura cepa– y, contagiados por Berlusconi y sus compinches –los cuales nunca han delinquido, por cierto, no se entiende por qué tienen tantas causas abiertas que los incriminan–, empezamos a pensar que todos esos inmigrantes son unos criminales. Y, como lo pensamos, aprobamos una directiva que los convierta en tales por el mero hecho de existir y haber osado pisar suelo europeo. Se los detendrá hasta año y medio, y sin asistencia judicial, como si fueran presos de ese Guantánamo contra el que los europeos aún nos atrevemos a clamar. Mientras tanto, ese propio Parlamento, quizá en previsión de la próxima escasez de mano de obra foránea y barata, permite también que nuestra jornada laboral alcance las sesenta e incluso las sesenta y cinco horas semanales. Algo nunca visto ni tolerado desde 1917. Y añaden hipócritamente: "según el libre acuerdo entre contratadores y contratados". ¿Libre acuerdo? Todos sabemos también lo que ocurrirá. El empleador le dirá al empleado: "Us¬¬ted trabajará sesenta horas. Si no le gusta, es libre de no aceptar, pero yo no voy a cambiar mis condiciones". ¿Y qué creen que contestará el empleado, en una Europa en la que el empleo es precario y en la que se lleva decenios convenciendo a la gente de que se hipoteque de por vida para comprar un piso de mierda que habrán construido esos negros y sudacas a los que toca detener y expulsar? No me extrañaría que de aquí a poco los europeos tengan que envainarse su señoritismo y que volvamos a verlos barriendo calles, sólo que durante diez horas al día, seis días a la semana. Esta es la repugnante Europa que construimos, con nuestros votos imbéciles.

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Essai de traduction :
LA ZONE FANTÔME
Avec nos votes imbéciles
JAVIER MARÍAS 06/07/2008
Un des plus grands dangers de notre temps est la contagion, à laquelle nous sommes exposés plus que jamais – nous savons tout de suite ce qui se passe dans n’importe quelle partie du monde, et nous pouvons le copier-, et dans des sociétés dans lesquelles, en outre, tout le monde se fiche de recourir au mimétisme. Et personne, évidemment, ne peut se retrouver gagnant à être original et imaginatif, parce que cela s'avère très coûteux à contre-courant. Notre temps est lourd, totalitaire et écrasant, et il est chaque fois plus difficile de lui opposer résistance. C’est ainsi, que les dénommées " tendences" se transforment souvent en tyrannies.
Un échantillon récent de cette reddition permanente a été l'approbation par une majorité déconcertante, au Parlement Européen, de la "directive de retour" pour les immigrants illégaux. Cette dernière est une directive répugnante, pleine de cynisme , qui manque de scrupules, et qui à beaucoup d'Européens – sûrement pas assez- nous a fait sentir honte d'appartenir à ce continent. Comme s'il s'agissait d'une parodie de Chaplin ou de Lubitsch, le rapporteur et le promoteur de cette directive a été un eurodéputé allemand du Parti Populaire Européen, Manfred Weber, qui est apparu en télévision très satisfait de sa vilenie, vêtu en Tyrolien, alors qu’on ne dissimule à personne quelle classe de gens s'habille ainsi encore, dans son pays et en Autriche. À cet individu grotesque, ils lui ont donné la raison et leurs votes, non seulement ses coreligionnaires français (aux ordres de Sarkozy), italiens (à celles Berlusconi, de Bossi et Fini, notoires et non dissimulés racistes) polonais (à celles des national catholiques jumeaux Kaczynski), Espagnols (à celles de Rajoy et ses flambants "modérés" ;) et autres, mais aussi une bonne poignée d'eurodéputés socialistes, y compris seize de des dix-neuf que l'Espagne a dans la Chambre (aux ordres de Zapatero).
Je ne sais pas avec quelle tête oseront le Gouvernement et le PSOE, dorénavant, être proclamés des justes et démocratiques et humanitaires, puisqu' avec ses votes, ils préconisent que se " retienne" pendant an – une année et demie !- un immigrant illégal dont la seule infraction a été d'entrer clandestinement dans un pays européen en s'enfuyant de la faim, de la guerre et du désespoir. Et ils préconisent, de même, que les mineurs puissent être des envoyés sans garantie à n’importe quel pays, bien qu'il ne soit pas le sien d'origine. Tous nous savons ce qui attend à ces enfants : dans un certain point du trajet, un réseau de commerçants que, avec l'approbation des Européens, les emmèneront où bon leur semble pour les utiliser comme leur semble : esclaves, objets sexuels, combattants, donneurs involontaires d'organes. Et ceci aura lieu au moment où les dirigeants européens proclameront avec la plus grande hypocrisie, leur préoccupation pour les risques qui guettent les mineurs.
Pendant des années, on a fait notre beurre avec les immigrants illégaux. On les a exploités comme main d'oeuvre bon marché, presque gratuite, et il s'est convenablement tu qui était nécessaire pour nos économies et pour qu'ils prennent les postes de travail que les Européens – ces petits seigneurs- refusent déjà d’occuper. Nous voulons que quelqu'un reprenne les ordures et la saleté des rues, veille sur nos grands-pères malades et à nos enfants mal élevés et infidèles, mette des briques dans les cent mille constructions vandales qui ont rendu propice la corruption des maires et l'avidité des promoteurs immobiliers, s'occupe des tâches les plus dures des champs et nettoie nos égouts. Nous ne sommes à nous salir les mains ou à nous épuiser à cela.
Que viennent ces noirs, des « sudacas » et maures pour nous servir, ces roumains qui n'ont pas où aller et qui seront prêts à n’importe quoi, tout leur va. Nous leur donnerons trois fois rien, et l’affaire sera faite. Mais maintenant, nous y regardons de plus près à ces trois fois rien, parce qu’il y a "crise". Parce que nous avons constaté certains de ces immigrants commettent des délits - comme si n’en commettaient pas quelques Espagnols, italiens, allemands ou français de souche pure et, contaminés par Berlusconi et leurs complices (lesquels n'ont jamais commis un délit, dans ce cas, on ne comprend pas pourquoi tant d’affaires juridiques les concernent et les incriminent), nous commençons à penser que tous ces immigrants sont des criminels. Et, comme nous le pensons, nous approuvons une directive qui les transforment comme tels, par le simple fait d'exister et avoir osé fouler sol européen. On les arrêtera jusqu'à an et demi, et sans assistance judiciaire, comme s'ils étaient emprisonnés de ce Guantánamo contre lequel les Européens osons encore protester. Pendant ce temps, ce Parlement propre, peut-être en prévision de la prochaine pénurie de main d'oeuvre étrangère et bon marché, permet aussi que notre journée de travail atteigne les soixante et y compris les soixante-cinq heures hebdomadaires. Quelque chose jamais vu ni toléré depuis 1917. Et ils ajoutent hypocritement : " ; selon le libre accord entre contractants et contractualisant. " Libre accord ? " Tous, nous savons aussi ce qui arrivera. L’employeur dira à l'employé : " Vous travaillerez soixante heures. S'il vous n’aimez pas, libre à vous de ne pas accepter, mais je ne vais pas changer mes conditions". Et que croyez-vous que répondra l'employé, en Europe où l'emploi est précaire et où depuis des décennies, on convainc les gens d’hypothéquer sa vie pour acheter un appartement de merde à l’étage, qu'auront construit ces noirs et sudacas que l’on veut arrêter et expulser ? Je ne m’étonnerai pas que, d'ici peu, les Européens doivent ravaler leurs aires de « petits seigneurs » et que nous les voyions à nouveau balayer les rues, mais dix heures par jour, six jours à la semaine. Celle-ci est l'Europe répugnante que nous construisons, avec nos votes imbéciles.

La valise



06 Juillet 2008 Par Christel

Il y a ceux qui font des listes...

Il y a ceux qui n'en font pas, et qui mettent au petit bonheur la chance ce qui leur tombe sous la main dedans...

Il y a les très organisés qui regardent les prévisions météorologiques avant de commencer à réfléchir....

Il y a ceux qui la font au tout dernier moment, en plein stress....

Il y a ceux qui ne la défont jamais, pour être sur de l'avoir sous la main, qui la préparent au cas où....

Il y a ceux qui se disent qu'ils vont oublier quelque chose, c'est sur, et n'en dorment pas la nuit....

Il y a celles qui ne se posent pas de questions : hop une robe, hop un chemisier, une jupe, un pull, un pantalon, une écharpe, quatre ou cinq petites
culottes et deux soutien gorges, de quoi se laver, de quoi se moucher, le reste est du superflu..

Il y a ceux qui en ont trois, au cas où on en perdrait une dans la correspondance, avec les avions, on sait jamais...

Il y a ceux qui ont la valise à papy, rasfitolée, pas pratique, mais elle est tellement chic rétro...

Il y a les inconditionnels du sac à dos, une valise, quelle barbe alors !

Il y a aussi les autres, ceux qui n'en usent jamais....

Il y a aussi les gens bizarres qui n'arrivent pas à choisir et se retrouvent pour une semaine avec une énorme chose impossible à trimbaler....

Il y a aussi les gens bizarres qui, qu'ils partent trois jours, une semaine, quinze jours, ont juste un petit sac en bandoulière....

Il y a ceux ou celles qui les aiment flachy, rose bonbon ou bleu azur pour la repérer dans la file des valises à l'aéroport, ou tout simplement ne jamais la perdre de vue ou se faire perdre de vue...

Il y a ceux ou celles qui les aiment discrètes, noires ou marron, passe partout, qui n'attirent pas le regard....

Il y a ceux qui les aiment moitié sac, moitié valise, ou moitié sac à dos, moitié valise, les doubles usages...

Il y a ceux qui les aiment valise, point, à la ligne, en dur, très dur, très résistant...

Il y a les inconditionnels des marques, jamais sans ma Kipling... si ce n'est pas une Samsoonite, c'est nul !

Il y a ceux qui s'en foutent royalement, du moment que ça roule et que c'est solide....


Il y a aussi ceux qui ne se posent pas la question de la valise.... mais ce n'est pas mon cas ce soir !!

Pour ceux qui se posent la question, je suis un mixte bizarre, j'aime les Kipling mélange de toile et de valise en dur, j'aime regarder la météo, mais je la fais toujours au dernier moment après avoir fait quelques heures avant une liste mentale, au cas où je devrais acheter un truc, je les aiment plutôt flachy pour les reconnaître dans la file, mais pas trop non plus pour ne pas me faire trop repérer dans la foule !!

Mais je suis partagée car Valise, pour moi, comme pour beaucoup, ne signifie pas systématiquement "vacances"... cela veut aussi dire voyage professionnel, et là, c'est moins drôle. Autrement dit, je préfère mettre des maillots de bain dedans que des tailleurs, mais..... là, ça sent l'été, les vacances, alors je vais m'amuser à faire mes valises ! :)

Un site intéressant, mais seulement si les gens temoignent...



11 Juin 2008 Par Christel

CIVISMEMORIA


J'ai trouvé l'idée fabuleuse et les premiers témoignages, pour certains, passionnants. Il s'agit de faire une sorte de bibliothèque de la mémoire collective par des souvenirs individuels plus chargés d'émotion, "le souvenir subjectif". "L'idée est de donner une vitrine à une mémoire individuelle qui nourrit les récits familiaux. Quand il n'y a pas de trace écrite, ce qui est /souvent le cas, cette mémoire se délite malheureusement en à peine deux générations, ce qui représente une perte pour la collectivité" précise M. Carrière.

Donc, on peut livrer là un récit personnel ou une anecdote vécue à un moment-clé de l'histoire de ces quatre-vingt-dix dernières années. Une frise chronologique, en haut de l'écran, permet d'insérer son témoignage en fonction de la date de référence. Un système d'onglets guide l'internaute vers un tri par événements. Des textes, mais aussi des photos ou des vidéos, peuvent être mis en ligne.Très efficace et lisible.

Et apparemment cela marche du tonnerre de Dieu.

Environ cinq cents "témoins" se sont inscrits sur le site en un peu plus d'un mois. Des citoyens inconnus du public ou plus connus...


Il y a quand même un comité éditorial, composé d'universitaires qui vérifie la validité des témoignages et traque ce qui pourrait relever de la diffamation ou du révisionnisme, tandis qu'un groupe de modérateurs s'assure de la courtoisie des échanges entre les contributeurs.

Noa ou l'indispensable...





Je ne suis fan de personne, sauf d'elle. Ne me demandez pas pourquoi. Je l'ai vue 6 fois en concert dans 3 pays différents. J'ai toujours des émotions étranges. Je ne suis certainement pas objective. Je viens d'acheter son dernier album, petite merveille ambulante que je transporte partout depuis....

Ma chanson préférée..... une chanson sur l'adolescence qui me rappelle la mienne. Mais certaines de ce dernier album sont de véritables petits joyaux de beauté. J'ai hâte de la voir les chanter en direct dans un 7ème concert... :)

The eyes of love
Words and music: Noa

Little girl so young and tender
braids are thrown upon her back
in the pages of her book the world is
white and black

She is wearing heavy glasses
far from who she dreamt to be
little one, her father tells her,
close your eyes and see...

The eyes of love
don’t know your name
don’t see the color of your skin
the eyes of love
don’t know where you’ve been
the eyes of love
don’t know your age
don’t see the lines you try to hide
the eye of love
see only what’s inside

Little girl has grown and flowered
glasses tiny, in her eyes
she can see a lot more clearly,
still at night she cries

Never happy with the mirror
she will shun all who adore
little one her father tells her
open up your door...

The eyes of love...

The light shining bright from your heart...
Vous pouvez l'écouter sur son site : http://www.noasmusic.com/index.asp

On pourra chanter à nos enfants : savez vous planter les murs, à la mode, à la mode…. Dans quelques années !

Justement in the move le canadien juif !



09 Mai 2008 Par Christel

Il s'appelle SO CALLED et il est canadien. Il revisite la musique traditionnelle juive, et quand j'écris revisiter, c'est un pléonasme du genre. Je vous le conseille et reconseille !
Hip Hop yiddish ! L’expression intrigue. Elle sonne pourtant comme une évidence à l’écoute de Socalled.
Agitateur patenté, MC allumé sous ses faux airs d’intello timide, Josh Dolgin souffle un courant d’air frais sur la musique patrimoniale juive.

Jeune trentenaire canadien, le breakbeat est sa culture première avant qu'il découvre, par hasard, un vieux vinyle d’Aaron Lebedeff, chanteur populaire yiddish de l’après-guerre. ’est le coup de foudre, déclencheur d’une passion qui ne cessera plus et qui se mêlera très naturellement à la culture DJ du jeune homme.

Repéré par David Krakauer, Socalled intervient à l’occasion des concerts magiques et iconoclastes du grand clarinettiste. Son nouvel album "ghettoblaster" fait intervenir une quarantaine de musiciens : « Je suis très partageur et j’espère qu’on a pas besoin d’être juif pour apprécier mon travail, j’essaye juste de faire de la bonne musique populaire » .www.myspace.com/socalled

Meshell Ndegéocello



06 Mai 2008 Par Christel
Connaissez vous une musicienne de talent nommée Meshell Ndegéocello : son vrai nom est Michelle Johnson alias Meshell Ndegéocello alias Bashir Shakur, compositrice, bassiste et chanteuse (ou l'inverse) passionnante et passionnée.

Depuis fin 1993, elle a publié “Plantation Lullabies”,“Peace Beyond Passion” (1996) et “Bitter” (1999, tous sur Maverick). Un disque tous les trois ans... Mais c’est la variété musicale de ces quatre recueils qui surprend. Il y a comme un monde entre “Plantation Lullabies” et “Bitter”, et pourtant c’est la même femme qui chante, joue de la basse ou des claviers. Admiratrice de Prince qui ne mâche pas ses mots, Ndegéocello a réussi la synthèse de la soul music, du hip hop (dans la forme la plus poétique – plus proche du spoken word à la Gil-Scott Heron que de Snoop Dogg...), du jazz (John Coltrane pour l’esprit, Herbie Hancock pour la lettre), du folk (les ambiances de “Bitter”, par exemple, naviguent entre le “Chapter Two” de Roberta Flack et le “Court And Spark” de Joni Mitchell), et même d’une pop music funky-synthétisante venue d’Angleterre. Chaque disque de Meshell possède son rythme intérieur, sa et ses raisons d’être, de dire, de jouer – musique non-formatée, paroles non-censurées. Impossible d’en laisser un pour le compte d’un autre.. Dans ses paroles, beaucoup d'amour, de sentiments... un exemple extrait de Bitter :

ME'SHELL NDEGEOCELLO
Fool Of Me

I remember when you filled my heart with joy
Was I blind to the truth just there to fill the space
'Cause now you have no interest in anything I have to say
And I have allowed you to make me feel dumb
What kind of fool am I that you so easily set me aside

You made a fool of me
Tell me why
You say that you don't care but we made love
Tell me why
You made a fool of me you made a fool of me

I want to kiss you
Does she want you with the pain that I do
I smell you in my dreams
But now when we're face to face you won't look me in the eye
No time no friendship no love
Don't say don't touch you I can't touch you no more
Can't touch you any more any more
I don't touch you anymore

You made a fool of me
Tell me why
You say that you don't care but we made love
Tell me why
You made a fool of me you made a fool of me.
Pour tous les albums :

MYSPACE

Pour la voir en vidéo

et
, ,

Le moineau et l'instant d'éternité



© Christel


15 Août 2008 Par Christel
Edition : PETITS PLAISIRS DU JOUR (PPJ)
Le moineau est là. Il sautille d'une table à l'autre, récupérant des miettes des touristes partis en ballade, après un repas réconfortant.
Il se pose sur la table, juste là, devant et commence à picorer les miettes de pain, devant mon nez, cet impertinent !



Je le laisse faire, en dégustant ma bière fraîche et en planifiant mon après midi à l'aide de quelques outils de touriste :

Deux utopies mais "un seul sens à l'action"?



















18 Août 2008 Par Christel
Edition : L'utopie
Aujourd'hui et en écho à l'article d'une autre blogeuse d'y il a quelques mois, j'avais envie de vous parler d'une utopie faite réalité, au moins quelques années. Cette utopie inspirée des phalanstères de Charles Fourier se situe à Guise et est l’œuvre d’un homme : Jean-Baptiste-André Godin.

Je vais d’abord vous parler d’eux et ensuite je me poserai quelques questions sur cette utopie là qui ne ressemble décidément pas aux miennes, quoique… à la lecture récente de l’article de Liliane Bourdin, ma collègue rédactrice de l’édition, je me dis que peut-être…

Mais intéressons nous d’abord à Charles Fourier.



Fils de drapier né à Besançon en 1772, cet homme-là avait des projets plein la tête. En 1789, c'est la bonne époque, il veut changer la société et expose ses projets aux membres du Directoire en 1793 qui lui rient au nez. Mais il ne se décourage pas. Pour lui, la société idéale, ce sont des petites communautés de 1600 à 1800 membres. Ces communautés, qu'il nomme phalanges, remplacent la famille. Sans famille, plus de rapports parentaux, plus de rapports d'autorité. Le gouvernement est restreint au plus strict minimum. Les décisions importantes se prennent en commun au jour le jour sur la place centrale. Chaque phalange est logée dans une maison-cité que Fourier appelle le "phalanstère". Il décrit très précisément son phalanstère idéal: un château de trois à cinq étages. Au premier niveau, des rues rafraîchies en été par des jets d'eau, chauffées en hiver par de grandes cheminées. Au centre se trouve une Tour d'ordre où sont installés l'observatoire, le carillon, le télégraphe Chappe, le veilleur de nuit. Charles Fourier était persuadé que si l'on appliquait ses idées à la lettre partout dans le monde, les habitants des phalanstères connaîtraient une évolution naturelle, visible sur leur organisme.

Il y aurait beaucoup plus à dire sur la quête d’harmonie universelle qui l’anime. Sa théorie de l’Attraction passionnée a ce classement fabuleux digne de Jules Verne de 1620 catégories de type d’homme et de femmes (810 par sexe). C’est ce qu’il appelle une phalange, chacun ayant un rôle précis en fonction de ses affinités et passions. L’intégration dans le groupe est réalisée en toute liberté et par choix réciproque, comme de nos jours se constituerait un orchestre amateur ambitieux.

Il faut savoir que chacun dans le système de Fourier reçoit rétribution après répartition des dividendes annuels du phalanstère d’abord entre les séries, puis entre les groupes qui les composent. Vient ensuite la répartition entre les individus. La méthode est identique pour chaque échelle : le montant dépend du rang occupé dans le phalanstère. Ce rang est déterminé selon divers critères, appliqués à l’intérieur de trois classes : nécessité, utilité et agrément. Ce n’est pas la valeur marchande des produits qui entre en ligne de compte, mais leur capacité à susciter le désir de produire, et leur potentiel d’harmonisation du phalanstère (mécanique d’attraction et d’harmonie).

Charles Fourier promeut ainsi plusieurs idées très innovantes dont la création de crèches. Il reste, malgré l’échec de presque toutes ses essais en France, de par sa réflexion sur l’organisation du travail, sur les relations entre les sexes, entre l’individu et la société un précurseur et du socialisme et du féminisme français.

Je ne saurai trop vous conseiller la visite de ce site pour en savoir plus. Il fourmille de choses passionnantes, n’oubliez pas la partie liens et ressources du site : http://www.charlesfourier.fr/

Quelques phrases pour vous donner à penser :
Le bonheur consiste à avoir beaucoup de passions et beaucoup de moyens de les satisfaire
Le peuple a besoin qu'on l'éblouisse et non pas qu'on l'éclaire.
On commence par dire : cela est impossible pour se dispenser de le tenter, et cela devient impossible, en effet, parce qu'on ne le tente pas.
Ce ne sont pas les plaisirs qui sont malfaisants, mais seulement la rareté des plaisirs, d'où naît l'excès.
L'extension des privilèges des femmes est le principe général de tous progrès sociaux.
Le bonheur de l'homme, en amour, se proportionne à la liberté dont jouissent les femmes.

Des phalanstères approximatifs ou des communautés furent créés par des disciples de Fourier partout dans le monde, notamment en Argentine, au Brésil, au Mexique et aux Etats-Unis. La seule trace visible de la pensée faite réalité de Charles Fourier, c’est sûrement ce qu’en France, en 1859, un autre homme aura passé sa vie à construire : en effet, André Godin, l'inventeur des poêles de chauffage, crée une communauté inspirée des phalanstères de Fourier. 1200 personnes vivent ensemble, fabriquent des poêles et se partagent les profits. Mais le système ne se maintiendra que grâce à l'autorité paternaliste de la famille Godin.

Pour en savoir plus : http://www.familistere.com/site/index.php


Jean-Baptiste-André Godin est un autodidacte, entrepreneur de génie, qui croyant au socialisme et au fouriérisme fonde le Familistère. Godin est réformiste et expérimentateur parce qu'il a une perception aigu des transformations de la société de son temps, parce qu'il croit que l'action économique et sociale peut en corriger les effets néfastes, parce qu'il est convaincu qu'un progrès social peut accompagner le progrès technique et scientifique, enfin parce qu'il concilie l'expérimentation des moyens de créer les conditions du progrès avec la quête de valeurs absolues - le Travail, la solidarité, l'équité, la liberté, le devoir.


La secrétaire de J.-B.-A. Godin s'enthousiasme pour le projet du Familistère. J.-B.-A. Godin et sa collaboratrice se marient en 1886. La discrète Marie Moret est une femme émancipée, cultivée, engagée. Elle occupe une place importante dans la conduite des affaires du Familistère, dont elle dirige les services d'éducation. Elle tient sans aucun doute un rôle déterminant dans l'intimité de l'appartement du Palais social pour l'élaboration des décisions. Marie Moret devient administratrice-gérante de la société du Familistère à la mort de son époux ; elle constitue la mémoire du Familistère et en organise la promotion en France et à l'étranger.

Mais qu’est ce donc que ce familistère ou palais social ?
Il s’agit de trois pavillons d'habitation élevés au centre de la cité familistérienne. L'organisation géométrique de l'espace s'impose à la topographie irrégulière du site. La place centrale du Familistère se trouve à la croisée de deux axes constitutifs : l'axe "économique" est-ouest de communication avec l'usine au-delà de la rivière et l'axe " social " nord-sud qui va de la nourricerie au théâtre. Sur la rive nord de la place s'élèvent les immeubles d'habitation : trois parallélogrammes juxtaposés et reliés par un angle forment le corps principal en retrait et les deux ailes du palais dont la façade qui regarde la ville de Guise se développe sur 170 mètres. Pour des raisons économiques et parce qu'une telle entreprise sociale et culturelle doit procéder par étapes, Jean-Baptiste-André Godin construit les pavillons l'un après l'autre, d'est en ouest.

Après l'achèvement du troisième immeuble en 1878, près de 350 appartements sont proposés en location aux familles des employés de l'usine sur la base d'un prix au mètre carré, variable selon l'étage et l'exposition. 1200 habitants vivent alors au Palais social. En plus des conditions financières avantageuses, les locataires bénéficient d'un confort et d'une qualité de services inégalés à cette époque dans le logement des classes populaires ou moyennes. Le Palais social n'a cependant pas que des attraits pour la première génération de familistériens. Les vertus de l'habitation collective suscitent des réticences auprès d'une population majoritairement d'extraction rurale. L'architecture et l'histoire du palais sont marquées par la tension entre la discipline collective et la liberté des individus dans l'espace commun ou la sphère privée.

Le Palais est une partie de l'apport de Jean-Baptiste-André Godin au capital de l'Association coopérative du Capital et du Travail créée en 1880. Les associés sont devenus collectivement propriétaires des immeubles tout en restant individuellement locataires de leur appartement.

Après la dissolution de l'Association coopérative en 1968, les logements du Palais social ont été mis en vente à prix modéré par Godin S.A. Les appartements ont parfois été acquis par leur ancien locataire. Des propriétaires bailleurs privés ont saisi l'occasion d'investir avec profit un capital. En une vingtaine d'années, la population du Palais social a été largement renouvelée par l'arrivée d'habitants sans lien avec le Familistère ou l'usine. Les logements ont été transformés, agrandis, pas toujours modernisés. En 2002, on recensait dans l'ensemble des trois bâtiments d'habitation 202 logements dont un tiers était vacant. Sans unité coopérative, le Palais social avait perdu son sens et son attrait.

Le voir aujourd’hui en images (je l’ai visité avec quelqu’un qui y a vécu, mais je n’avais pas d’appareil, (dommage !), mais ces magnifiques photographies de Georges Fessy vous le feront voir dans toute sa richesse :
http://www.familistere.com/site/decouvrir/vu_par/photos_fessy.php

Cette société là, paternaliste et néanmoins à la pointe du progrès social a vécu de longues années et nombre sont les témoignages de ceux qui y ont vécu pour dire qu’on y vivait très certainement mieux qu’ailleurs. Ce ne devait bien sur pas être parfait, mais les écoles permettaient aux enfants d’ouvriers méritants d’aller plus loin qu’ils n’auraient pu l’imaginer, la vie sociale du lieu était forte et même si la cohabitation ne devait pas y être rose tous les jours parmi ces gens venus du rural et peu habitués au collectif, ce qui y a été tenté relève de la folie faite raison.

Ce qu’a fait cet homme là est, souvent, ce que plus tard, la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui a repris à son compte. En oubliant cependant parfois un peu le pourquoi du début. Je fais référence au beau texte de ma collègue rédactrice de l’édition, Liliane Bourdin, quand elle écrit : « On veut nous faire croire que organiser ses actions à partir d'une utopie, aliène, comme la religion a pu aliéner les hommes. Je pense que c'est l'inverse. Le terme même implique que le modèle n'est pas réalisable. Il n'y a pas aliénation. Il s'agit simplement de savoir dans quel sens on veut agir. L'aliénation commence quand on est dupe du mirage utopique, soit qu'on perde de vue le pragmatisme, soit, surtout, que l'utopie serve d'alibi, et de couverture, à l'abus de pouvoir de certains. Mais dans ce cas, soyons-en sûrs : le problème n'est pas l'utopie, c'est le goût du pouvoir qui peut faire feu de tout bois, idéal ou pragmatisme. »
Le sens de l’action, c’est cela qui compte, Liliane Bourdin a bien raison en le proclamant fort, « Sans utopie, au nom de quoi défendrait-on les plus faibles ? Et, si l'on ne défend pas les plus faibles, vers quoi va la société ? »

Ce sens de l’action, au fond les deux hommes que j’ai cités l’avaient, chevillé au corps. Pourquoi ? Nous pourrions nous interroger certains plus que d’autres sont sensibles à l’injustice sous toutes ses formes et surtout sociale, à la combattre et à lutter pour qu’elle s’estompe dans des constructions philosophiques compliquées (avouez que 1620 catégories de types d’hommes et de femmes, il faut les trouver pour en faire un monde) ou plus pragmatiques dans la construction bien réelle d’un univers petit monde à soi comme le familistère ?

Il n’y a pas de société idéale, il n’y a que l’utopie de la rendre moins dure et plus douce à certains, plus dure pour ceux qui en abusent et la désabusent aussi. Mais la deuxième chose est toujours plus difficile que la première !

La machine à formater... ou la vengeance du lapin !




J'aime les films d'animation, vous avez du déjà vous en rendre compte car j'en ai déjà égréné quelques uns sur Mediapart.

Celui-ci est de Michael Sormann. Une très belle réalisation.

Ce soir, elle m'inspire une petite réflexion qui me semble aller droit dans le fil de l'édition utopique de Mediapart.

Je me sens assez proche de ce petit Bunny, ce petit lapin aux grandes oreilles que l'on veut formater parfois. Et qui ne doit pas être "pas politiquement correct", qui ne doit surtout pas dire des choses incorrectes, se comporter en bon travailleur qui ne pense pas, surtout, surtout, ne pas penser. Ou du moins, s'il pense ne pas le montrer trop.....

Cela n'a rien à voir avec les récents événements de censure sur mediapart, je le dis pour qu'il n'y ait pas de confusion, mon propos ici est d'ordre beaucoup plus général.

On a tous rêver un jour de cette vengeance la, non?

Formater le formateur?

Faire que celui-ci devienne ce qu’il voulait que l’on soit, et rester soi-même ?

Parfois, je repense à mes formateurs…. au sens large. Je ne parle pas seulement des traditionnels professeurs qui bien sur m’ont formatée quelque peu, mais aussi aux autres, ceux qui ont croisé mon chemin et qui, sans le vouloir, en me contraignant à accepter un certain nombre de choses ont réveillé la révolte.

Il y a des non formatés en nous. Toujours.

C’est un peu aussi ça l’utopie.

Savoir que nous sommes tous des formatés non complètement formatés, non ?

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Mon utopie à moi.... la tue télévision




12 Août 2008 Par Christel
Edition : L'utopie
On m'a demandé de faire partie de cette jolie édition, et j'ai accepté. Je me suis dit que ce serait bien de commencer par faire un billet sur mon utopie à moi, avant de parler d'autre choses, plus ou moins utopiques.

Dans UTOPIE il y a :

U de Un régime politique idéal ou de Une communauté d'individus vivant heureux et en harmonie
Il y a le T de Trop idéaliste sûrement, mais qu’est-on en ce monde si on ne porte plus un peu d’idéalisme ?
Il y a la O de On aimerait y croire, mais on doit tous les jours se convaincre pour y croire.
Il y a aussi le P de Peut-on vraiment imaginer une autre société ? Que celle dans laquelle on vit ? Et mieux encore que l’imaginer, avoir Poids sur elle ?
Il y a le I de Irrationnel car il en faut un peu pour l’Utopie qui sans cela ne serait qu’une image plate de la réalité que nous ne connaissons que trop bien.
Il y a enfin le E, le E de Energie, celle de l’Utopique doit être aussi porteuse de sens et de progrès.


L’utopie n’en est pas une si elle ne propose pas de rupture radicale par rapport à un système existant. Loin de l’idée de progrès, l’utopique rêve de changement qualitatif radical. Il rêve d’un autre relationnel social que celui dans lequel il vit, d’un autre jeu politique que celui qu’il voit au jour le jour, d’un autre rapport à l’amitié et à l’amour peut-être aussi…

Mais…..

en relisant certains des articles de cette édition, en relisant d’autres articles et billets, mêmes miens, je me suis fais la remarque que nous regardons parfois un peu trop le passé pour rêver à une autre société.

Est-ce à penser que le passé est mieux que le présent ? Sommes-nous donc si mélancoliques de cet avant qui est enfance pour certain, âge adulte en une autre époque de rêve et de conquête de liberté pour d’autres ?

Je n’ai que 35 ans, mais je me rappelle le village de mon enfance, un village qui n’était pas à l’époque une cité dortoir où les gens ne s’enfermaient pas tous les soirs pour regarder le film du soir, mais participaient à toute une vie sociale axée autour de la fanfare, du ping-pong, de la fête du village, la Sainte Anne ou se faisait un défilé de chars multicolores (faits de papillotes collées). Les gens passaient leurs soirées d’avril à juin à faire les papillotes que d’autres collaient en juillet sur les chars à thème quartier par quartier). D’autres faisaient les costumes des enfants qui, presque tous, montaient déguisés sur les chars le jour de la fête, plus ou moins contents de se retrouver en Princess Leila de la Guerre des étoiles ou en demoiselle XIXème siècle sur un bateau à vapeur américain (c'est là que je ris en moi-même car la demoiselle en question, c'est moi !). Du temps, du temps, du temps passé pour le « grand jour »…. Or la télévision aidant, l’épuisement des anciens et le non renouvellement de jeunes énergies aidant, la fête s’est envolée aux oubliettes d’une utopie irréalisable.

Je crois que c’est un drame de la société française, car d’autres savent encore protéger, entretenir ces moments-là : quand j’ai passé quelques années en Espagne, je me suis fait la remarque que ces communautés là n’ont pas perdu cette utopie de « l’être social » en disparition en France, surtout dans les zones où il fait plus froid, car bien évidemment le soleil aide à rester dehors et à créer des espaces d’échange, de lien social qui perdurent. Les grands fêtes annuelles de certaines villes espagnoles, traditionnelles à souhait font toujours recette et fureur, les petits villages aussi ont leur fête dont ils sont plus que fiers.

Je suis peut-être un peu pessimiste, mais je ne fais que faire le constat de ces villages à l’état relationnel zéro que je vois si souvent en Normandie. Où rares sont les lieux et les événements qui lient les gens d’une manière naturellement intergénérationnelle, comme c’était le cas dans mon village avec cette fanfare, elle aussi passée aux oubliettes car se voulant plus professionnelle et décourageant ceux qui parmi elle, n’avaient d’autre objectif que de passer « un bon moment » et tant pis pour les quelques couacs dus au manque de répétition (« que diable, les agriculteurs, les artisans, ça passe son temps à bosser, pas à répéter les morceaux pour qu’ils soient parfaits, mais alors que diable !)

Mon utopie à moi, ce serait de revoir naître ce genre de lien social là. Mon utopie à moi, ce serait que collectivement, un certain nombre de gens passent en résistance et virent, une bonne fois pour toutes la télévision de leur salon pour ressortir et recréer autant de fêtes de villages que de fanfares, que de club de ping-pong et d’associations actives.

Vous allez me dire que la télévision a bon dos, mais je vous assure que je l'ai vécu, ce desengagement progressif, ce repli en salon devant la télévision. La télévision est, il est temps de le dire haut et fort, un tue être social. Elle est aussi devenue un tue pensée, à mon avis. Ou une fabrique pensée unique, selon la manière dont on la voie. Mais ce n'est pas l'avis de tous.

Je voudrais bien inventer la machine ou le machin tue télévision...