vendredi 19 février 2010
De la compassion en politique....
13 Août 2008 Par Christel
Ce matin, comme j’ai repris le travail et mes pérégrinations sur les routes normandes, j’écoute France Inter l’émission Cha Cha Tchatche. Sont invités Rony Brauman, médecin, ancien président de Médecins sans frontières et Myriam Revault d'Allonnes, philosophe, pour parler de la compassion universelle. Vaste sujet, n’est-ce-pas ?
Je me dis que je vais sûrement acheter le livre de la seconde invitée (« L’homme compassionnel », éd du Seuil, 2008) tant j’ai apprécié son discours. Ce qu’elle dit : que nos sociétés sont saisies d’une sorte de " zèle compatissant " à l’égard des démunis, des déshérités, des exclus ne cesse de se manifester dans le champ politique. A tel point que les politiques n’hésitent plus à faire de leur aptitude à compatir un argument décisif en faveur de leur droit à gouverner.
Et effectivement, on peut se poser la question : peut-on aujourd'hui faire de la politique sans en recourir au compassionnel obsessif?
Il y a de plus en plus confusion entre le être ensemble en société, le lien social et l’exercice du pouvoir.
C’est ce qui fait qu’un Bush fait incite "à un raz de marée de compassion" (alors qu’un chef d’état doit dans son rôle annoncer des mesures politiques plutôt que de se laisser aller à ce genre d’incitation. (cf. émission). En effet, depuis quand la compassion se commande-t-elle ?
C’est ce qui fait qu’un homme politique se doit de dire qu’il comprend la souffrance, qu’il a souffert lui-même dans sa chair, afin de se faire reconnaître expérimenté en souffrance, ce qui est un atout pour gouverner mieux ? Tout semble se passer comme si les politiques faisaient « De leur aptitude à compatir une meilleure légitimité politique » dit la philosophe. Ce qui est nouveau. Avant les arguments étaient bien autres (l’histoire, l’analyse, les courants politiques…).
Ce que souligne la philosophe, c’est le changement d’attitude des politiques qui font montrent de sensibilité et de compassion, mais qui ne s’adressent plus au citoyen responsable et souverain, mais au citoyen souffrant.
Toucher la corde sensible, dire que l’on compatit aux souffrances d’autrui pour obtenir son soutien n’est, loin de la, pas un phénomène nouveau en politique. Mais tout de même, est-ce sur ce seul critère que dorénavant certains politiques pensent convaincrent leurs électeurs ?
Moi, j’en ai parfois marre qu’on s’adresse à moi comme à une citoyenne en souffrance. J’aimerais mieux qu’on change de ton. Après tout, je suis bien souveraine et responsable, non ?
Et vous ?
Le lien pour écouter l'émission
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