LE BLOG DE CHRISTEL

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Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

jeudi 11 novembre 2010

Berlin, je t'aime (article de Zeit)




Il s'agit d'un article qui date de mars 2009 publié dans ZEIT ici de Pascale Hugues.

J'ai décidé le traduire car il est encore très actuel. J'ai passé trois mois d'avril 2009 à juillet 2009 quand j'ai décidé d'émigrer en Allemagne pour des raisons personnelles et ai constaté à quel point ce qui est dit dans cet article est vrai.

BERLIN, JE T'AIME

Ils aiment le caractère informel, le rythme Zen des transports publics, la douce vie vie. Les jeunes français ont déclaré leur amour à Berlin, capitale.

Patrick Suel croit en l'esprit des villes. Et à Berlin, vit un bon esprit. Il le sent quand il se tient devant la porte de Zadig et balaye du regard la rue Linien. A l'automne, il s'y tiendra un repas de quartier citoyen, un pique-nique pour fêter le quatrième anniversaire de la librairie française qu'il a ouvert avec sa femme Myriam juste à coté de la synagogue dans la rue Oranienburger. Dans un quartier qui fourmille nuit et jour de passants. Les voisins seront attablés à de longues tables au milieu de la route. Chacun apportera quelque chose à manger. "A Berlin, la vie est douce dit Myriam Suel, tout en essayant de retenir son enfant qui bondit un peu partout. Notre appartement est situé directement au-dessus de la boutique. La pépinière est à quelques pas. Dans la librairie, il y a des chaises pour les clients qui veulent se plonger dans un livre. Myriam Suel ne sait pas pourquoi beaucoup d'allemands n'aiment pas leur capitale. Ils rêvent d'une métropole qui ressemble à Paris ou New York, mais ils ont peur de Berlin.

Pour beaucoup, Berlin est un molosse incontrôlable, peuplé d'une foule prolétarienne agressive. Un monstre urbain, sans une trace d'élégance mais dévoré de problèmes : pauvreté, criminalité, corruption, trafic d'héroïne dans les cours d'école, les chiens se battre dans les tunnels de métro, une mafia russe où règne uniquement le droit du sang.

Les Français, cependant, rêvent de Berlin. Depuis easyJet, depuis que les le prix exorbitants pour un vol de Paris à Berlin ont baissé, nous vivons une invasion. 230 000 touristes français ont visité l'an dernier, la ville qui ont été 17 pour cent de plus qu'en 2005. Patrick Suel et Myriam les voient tous les jours. Ils viennent dans la librairie pour acheter la nouvelle édition de l'un des nombreux guides de Berlin de langue française. Ils s’assoient entre les piliers du monument de commémoration de l'Holocauste et à coté des restes du mur de Berlin. Sur les sièges usés dans les bars en sous-sol dans Friedrichshain et vont aussi à Visite ma tente dans le quartier Mitte. Les Patrons, Pierre, Frédéric et Alban, servent du pastis, de l'Orangina, du vin rouge et de la bière pression alsacienne Kronenbourg. L'an dernier, lors de la Coupe du monde, on se croyait à Paris. Des française très excités avaient occupé les trottoirs. Après coup de boule de Zidane, un immense cri retentit dans les rues.

Qu'est-ce qui provoque cette fascination française de cette ville, qui n'a ni la beauté de Rome, ni la majesté de Londres?

"Berlin est l'exact opposé de tout ce que les français pensent de l'Allemagne d'angoissant ou d'ennuyant" estime Patrick Suel. Ils n'auraient jamais l'idée de passer un week-end à Munich ou à Hambourg, encore moins à Düsseldorf et Hanovre. Munich, pour beaucoup de Français est uniquement l'Oktoberfest, la lourde et teutonique Allemagne. Hambourg et Dusseldorf sont le pouvoir économique sans charme. Berlin est complètement différente: ni jolie, ni riche, mais tellement vivante. En outre, elle est l'un des villes les moins chères dans l'Union européenne. La grande chance de Berlin, disent beaucoup, c'est qu'il y a une catastrophe économique unique. Les Français ont peur des investisseurs étrangers, du monde de l'entreprise et de la normalisation.

"Vous tapez n'importe où sur le plan de métro, et tout à coup vous trouvez quelque chose d'intéressant. A Berlin, il y a toujours un kick ! dit Anthony Malka, 25 ans. Il est venu de Reims pour la Coupe du Monde dans la ville et s'est amouraché de la ville. Il a décidé de rester ici, sans emploi, sans logement, sans plan concret. Maintenant il est assis dans le hall du consulat français, et espère que le personnel chargé de l'emploi et la formation l'aident à lui trouver un petit boulot qui lui permettra de travailler à un projet plus personnel. Il veut faire de la musique, du jazz et de radio expérimentale. Et il espère que lui et son groupe pourront, à un moment donné, basculer vers le champ professionnel. "A Paris, dit-il," tout est joué d'avance, le monde de la musique est limité et clos. "Berlin, en revanche chacun a sa chance."

«Ces jeunes sont souvent un peu« naïfs », dit le consul français Bernard Bourges. «Certains ne parlent pas un mot d'allemand et croient qu'ils voyagent au paradis." Un tiers des compatriotes Consulat enregistrés a moins de 18 ans. Plus des deux tiers n'ont pas 40 ans. En France, il y a un chômage élevé des jeunes. Alors, ils tentent leur chance à Berlin. «Cette ville exerce une fascination énorme», affirme Bourges. Juste après les communautés polonaise et turque, la communauté française est celle qui a la plus rapide croissance. Environ 10.000 ont une résidence permanente à Berlin, et tous n'ont de cesse de comparer leur ville d'adoption et leur capitale d'origine. Non à l'avantage de Paris!

Myriam Suel rit quand les allemands lui demandent: "pourquoi ne vivez-vous pas dans la Ville Lumière?". Elle est en colère contre le stéréotype de Paris dans l'esprit des Allemands : un petit coin de paradis urbain, des boulevards glamour comme dans le film Le destin magnifique d'Amélie Poulain. Myriam Suel leur explique leur appartement de 40 mètre carrés, le stress de sa vie d'autrefois à Paris, les prix élevés, les transports publics bondés, les tentes de sans-abri sur le canal Saint Martin et des trottoirs si étroits et si pleins que vous pouvez pas pousser les poussettes et aussi les embouteillages sur le périphérique. En comparaison, elle mène une vie à la campagne à Berlin. Avec le métro, elle est de la place Potsdamer à dix minutes d'un lac et il y a des grandes aires de jeu partout.

Régis Présent-Griot trouve aussi une qualité de vie qui lui était étrangère avant. "A Berlin, vous pouvez aller à l'opéra en vélo, vous pouvez vous promener avec un sac à dos sans pour autant être pris pour un provincial. Pieds nus et avec une barbe de trois jours, il reçoit ses visiteurs dans son bureau chaotique à côté du château d'eau, ce gros bâtiment en briques, à Prenzlauer Berg. Il fume des cigarettes d'Allemagne de l'est de marque Cabinet. Sur le dos de sa main est encore visible la marque du club où il a passé la soirée d'hier. Le Provencal de 36 ans est un prototype du "Bobo", le bohème, juste la clientèle qui s'enflamme pour Berlin.

Présent-Griot, après avoir étudié au prestigieux Institut des Langues Orientales civilisations et à Paris suit un programme Erasmus pour deux semestres à la FU. Après de nombreux voyages de Paris et Moscou, il est revenu en 2004, cette fois pour de bon. De la grande fenêtre ouverte de son appartement, il regarde en arrière une ancienne briqueterie dans la route de Strasbourg. A l'intérieur tapotent sur leurs ordinateurs portables une dizaine de jeunes Français. L'année précédente, Régis Présent-Griot a fondé la Gazette de Berlin fondée "les deux seules feuilles francophone entre les Alpes et la mer Baltique." Un journal gratuit de petites visant à la communauté française et francophile en Allemagne. On le trouve dans de nombreux cafés de Berlin. "Berlin est un Disneyland pour adultes», dit-il. "Disneyland, parce que c'est quelque chose comme une vie de bohème urbaine artificielle. Parce que vous vous demandez ce que tous ces gens vivent, qui traînent tous les jours dans les cafés. "

Berlin est une ville «sans pression sociale, explique Laurent Dubost. Que ce soit habillé ou punk, que ce soit artiste ou père, chacun trouve un quartier où il se sent bien. Chacun s'habille comme cela lui chante. «Un travailleur de Berlin ne trouve rien à redire quand il croise un petit couple gay qui se tient la main. Chacun à son style. "Dubost a 35 ans et a depuis dix ans fait tout son possible pour rester après ses 16 mois de stage. Depuis lors, il est dans une usine de Potsdam, un centre d'art de la danse et du mouvement, responsable des relations publiques. Quand il a décidé de rester à Berlin, il a renoncé à une carrière dans une grande entreprise. "En France, j'aurais surement eu peur de prendre une telle décision."

Dès qu'il arrive à Paris, il se précipite sans pression de temps dans les couloirs du métro. Il aime le rythme Zen des transport en commun à Berlin. C'est une ville lente. Et il aime la relation détendue au corps. «Imaginez, vous au Jardin du Luxembourg nu sur une serviette. Si je vois un homme au bord du lac Schlachten se changer le maillot de bain enroulé dans sa serviette, c'est à coup sur un français ! s'amuse t-il. L'expression «vivre comme un Dieu en France l’énerve. "Les Allemands ne savent pas que la France est le pays où on avale le plus de tranquillisants." Savoir-vivre et de Dolce Vita sont des projections parce que les Allemands n'avaient pas confiance en eux.

Berlin, le paradis sur terre? est-ce que cet amour fou rend ce les Français complètement aveugles? N'ont-ils pas vu les bâtiments préfabriqués de Marzahn? Avez-vous remarqué le dealer dans la rue Kottbuser tor? n'avez vous jamais lu les rapports sur la pauvreté dans la capitale allemande ? Vous devez insister pour entendre de temps en temps quelque chose de négatif sur la ville, parfois grise, mélancolique, une ville sillonnée de cicatrice, où pour le jeune Français tout semble encore tout est possible.

Ils sont tous unanimes sur un seul aspect. Laurent Dubost est celui qui l'exprime le mieux: "J'aime beaucoup le soir à Berlin quand tous sont assis en cercle en chaussettes. Cette culture du dialogue me plait. Mais à un certain point, j'en ai assez! Je veux danser. A Paris, vous riez plus vite que dans Berlin. "Et soudain, il est inondé par une petite vague de nostalgie: le shopping, les habitudes alimentaires, l'espièglerie entre les gens, la facilité, les marchés luxuriants ... Laurent Dubost pense ," Peut-être que les Berlinois prennent la désinvolture un peu trop au sérieux. "

Traduit du français par Elisabeth Thielicke

Pascale Hugues depuis 1995 a été un correspondant de l'hebdomadaire français Le Point "à Berlin

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Texte original : http://www.zeit.de/2007/21/Berlin-Franzosen


Berlin, je t’aime

Sie lieben die Zwanglosigkeit, den Zen-Rhythmus der öffentlichen Verkehrsmittel, das samtweiche Leben. Junge Franzosen haben Berlin zu ihrer Hauptstadt erklärt.

Patrick Suel glaubt an den Geist der Städte. Und in Berlin lebt ein guter Geist. Das spürt er, wenn er auf den Türstufen des Zadig steht und sein Blick die Linienstraße entlangschweift. Im Herbst wird er hier ein repas de quartier citoyen veranstalten, ein »Kiezpicknick«, um den vierten Geburtstag der französischen Buchhandlung zu feiern, die er mit seiner Frau Myriam gleich hinter der Synagoge in der Oranienburger Straße aufgebaut hat. In einem Viertel, in dem es Tag und Nacht von Menschen wimmelt. Die Nachbarn werden mitten auf der Straße an langen Holztischen sitzen. Jeder wird etwas zu essen mitbringen. »In Berlin ist das Leben samtweich«, sagt Myriam Suel, während sie versucht, ihr kleines Kind zu bändigen. Ihre Wohnung liegt direkt über dem Geschäft. Die Kita ist nur ein paar Schritte entfernt. In der Buchhandlung stehen Sessel für Kunden, die sich in ein Buch versenken wollen. Myriam Suel weiß nicht, warum viele Deutsche ihre Hauptstadt nicht mögen. Sie träumen von einer Metropole, die Paris oder New York ähnelt, aber haben Angst vor Berlin.

Für viele Deutsche gleicht Berlin einem Moloch, unkontrollierbar, von aggressiven Proleten bevölkert. Ein urbanes Monster, ohne eine Spur von Eleganz, dafür aber von Problemen zerfressen: Armut, Kriminalität, Korruption, Heroindealer auf dem Schulhof, Kampfhunde in den U-Bahn-Unterführungen, eine Russenmafia, für die nur das Blutrecht gilt.

Die Franzosen jedoch bringt Berlin zum Träumen. Seit easyJet die einst horrenden Preise für einen Flug Paris–Berlin und zurück gekippt hat, haben wir eine Invasion. 230.000 französische Touristen besuchten vergangenes Jahr die Stadt, das waren gut 17 Prozent mehr als 2005. Patrick und Myriam Suel sehen sie jeden Tag. Sie kommen in die Buchhandlung, um die aktualisierte Ausgabe eines der zahlreichen französischsprachigen Berlinführer zu kaufen. Sie sitzen zwischen den Stelen des Holocaust-Denkmals und an den Mauerresten. Auf den verschlissenen Sesseln der Kellerbars in Friedrichshain und im Visite ma tente in Mitte. Die Patrons Pierre, Frédéric und Alban servieren Pastis, Orangina, Rotwein und elsässisches Kronenbourg-Bier vom Fass. Letztes Jahr, während der Weltmeisterschaft, glaubte man sich dort nach Paris versetzt. Hochgradig erregte Franzosen hatten auch die Gehwege belegt. Nach Zidanes Kopfstoß gellte ein gewaltiger Schrei durch die Straßen.

Was fasziniert die Franzosen an dieser Stadt, die weder die Schönheit von Rom noch die Majestät von London besitzt?

»Berlin ist das genaue Gegenteil von allem, was die Franzosen an Deutschland beängstigend oder langweilig finden«, glaubt Patrick Suel. Niemals kämen sie auf die Idee, ein Wochenende in München oder Hamburg zu verbringen, ganz zu schweigen von Düsseldorf oder Hannover. München ist für viele Franzosen nur das Oktoberfest, das schwere, teutonische Deutschland. Hamburg und Düsseldorf: Wirtschaftskraft ohne Charme. Ganz anders Berlin: weder hübsch noch wohlhabend, aber dermaßen vital. Außerdem ist es eine der günstigsten Städte der Europäischen Union. Berlins große Chance, sagen viele, liegt darin, dass es eine einzige Wirtschaftskatastrophe ist. Die Franzosen fürchten sich vor den ausländischen Investoren, der Geschäftswelt, der Normalisierung.

»Du tippst irgendwo auf den U-Bahn-Plan, und schon findest du etwas Interessantes. In Berlin geht der Punk ab!« Anthony Malka ist 25 Jahre alt. Er hat sich während der Weltmeisterschaft in die Stadt verliebt und kam Anfang März aus Reims, um hierzubleiben, ohne Arbeitsvertrag, ohne Wohnung, ohne konkrete Pläne. Jetzt sitzt er im Vorzimmer des französischen Konsulats und hofft, dass die für Arbeit und Ausbildung zuständige Mitarbeiterin ihm bei der Suche nach einem kleinen Job hilft, der ihm Zeit für andere Projekte lässt. Er will Musik machen, Jazz und experimentellen Funk. Und er hofft, dass er mit seiner Band irgendwann ins Profilager wechseln kann. »In Paris«, sagt er, »sind alle Claims schon abgesteckt. Die Welt der Musik ist eingegrenzt und geschlossen.« Berlin hingegen gebe jedem eine Chance.

»Diese jungen Leute sind oft ein wenig naiv«, sagt der französische Konsul Bernard Bourges. »Manche sprechen kein Wort Deutsch und glauben, sie reisen ins Schlaraffenland.« Ein Drittel der im Konsulat verzeichneten Landsleute ist jünger als 18 Jahre. Mehr als zwei Drittel sind noch keine 40. Zu Hause gibt es eine hohe Jugendarbeitslosigkeit. Darum versuchen sie ihr Glück in Berlin. »Diese Stadt übt eine enorme Faszination aus«, sagt Bourges. Nach der polnischen Gemeinde und vor der türkischen wächst die Gruppe der Franzosen am schnellsten. Etwa 10.000 haben in Berlin einen festen Wohnsitz, und alle vergleichen ihre Adoptivstadt ständig mit ihrer Hauptstadt. Nicht zum Vorteil von Paris!

Myriam Suel lacht, wenn Deutsche sie fragen: »Warum leben Sie nicht dort, in der Stadt der Lichter?« Sie ärgert sich sogar über das Parisklischee in den Köpfen der Deutschen: ein kleines urbanes Paradies, von glamourösen Boulevards durchzogen wie im Film Die wunderbare Welt der Amélie. Myriam Suel erzählt ihnen dann gern von ihrer 40-Quadratmeter-Wohnung und dem Stress ihres früheren Pariser Lebens, von den hohen Preisen, den überfüllten öffentlichen Verkehrsmitteln, von den Zelten der Obdachlosen am Kanal Saint Martin und Trottoirs, so eng und so voll, dass man keinen Kinderwagen schieben kann, von den Staus auf dem Péripherique. Im Vergleich dazu führt sie in Berlin ein Landleben. Mit der SBahn vom Potsdamer Platz ist sie in zehn Minuten an einem See, Spielplätze gibt es überall.

Auch Régis Présent-Griot findet hier eine Lebensqualität, die ihm bisher fremd war. »In Berlin kann man mit dem Fahrrad in die Oper fahren, man kann mit einem Wanderrucksack herumlaufen, ohne für einen Provinzler gehalten zu werden.« Mit nackten Füßen und einem Dreitagebart empfängt er seine Besucher in seinem chaotischen Büro neben dem Wasserturm, diesem mächtigen runden Backsteingebäude in Prenzlauer Berg. Er raucht ostdeutsche Zigaretten, Marke Cabinet. Auf seiner Hand ist noch der Stempel des Clubs zu sehen, in dem er gestern den Abend verbracht hat. Der 36-jährige Provenzale wirkt wie der Prototyp des »Bobo«, des bourgeois bohème , genau die Klientel, die sich für Berlin begeistert.

Présent-Griot kam nach seinem Studium am angesehenen Institut des langues et civilisations orientales in Paris im Rahmen eines Erasmus-Programms für zwei Semester an die FU. Nach Abstechern nach Paris und Moskau kehrte er 2004 zurück, diesmal endgültig. Durch das große offene Fenster seiner Wohnung blickt er auf eine alte Backsteinfabrik in der Straßburger Straße. Drinnen klimpern etwa zehn junge Franzosen auf ihren Laptoptasten. Im vorigen Jahr hat Régis Présent-Griot die Gazette de Berlin gegründet, »das einzige frankofone Zweimonatsblatt zwischen Alpen und Ostsee«. Eine kostenlose kleine Zeitung, gedacht für die französische Gemeinde und die Frankophilen in Deutschland. Sie liegt in vielen Berliner Cafés aus. »Berlin ist ein Disneyland für Erwachsene«, sagt er. »Disneyland, weil diese städtische Boheme etwas Künstliches hat. Weil man sich fragt, wovon all diese Leute leben, die den ganzen Tag in den Cafés herumhängen.«

Berlin sei eine Stadt »ohne sozialen Druck«, sagt Laurent Dubost. Ob aufgebrezelt oder Punk, ob Künstler oder Familienvater, jeder finde ein Stadtviertel, wo er sich wohlfühle. Jeder ziehe sich so an, wie es ihm passe. »Ein Berliner Arbeiter findet nichts dabei, wenn ihm ein Händchen haltendes schwules Paar begegnet. Jeder nach seiner Fasson.« Dubost ist 35 Jahre alt und hat vor zehn Jahren alles getan, um nach seinen 16 Monaten Praktikum noch bleiben zu können. Seither ist er in der Fabrik in Potsdam, einem Zentrum für Tanz und Bewegungskunst, für die Öffentlichkeitsarbeit zuständig. Als er sich für Berlin entschied, entschied er sich gegen eine Karriere in einem großen Unternehmen. »In Frankreich wäre ich sicher vor diesem Entschluss zurückgeschreckt.«

Sobald er in Paris ankommt, hastet er ohne Zeitdruck durch die langen Gänge der Metro. Er liebt den Zen-Rhythmus der öffentlichen Verkehrsmittel in Berlin. Es ist eine langsame Stadt. Und er liebt das entspannte Verhältnis zum Körper. »Stellen Sie sich vor, Sie würden sich im Jardin du Luxembourg nackt auf einem Handtuch ausstrecken. Wenn ich am Schlachtensee einen Mann sehe, der sich im Schutz seines Handtuchs verrenkt, um die Badehose anzuziehen, ist es garantiert ein Franzose! Der Ausdruck »Leben wie Gott in Frankreich« wurmt ihn. »Die Deutschen wissen nicht, dass Frankreich das Land ist, wo man die meisten Beruhigungsmittel schluckt.« Savoir-vivre und Dolce Vita seien Projektionen, weil die Deutschen kein Selbstvertrauen hätten.

Berlin, das Paradies auf Erden? Macht diese Amour fou die Franzosen völlig blind? Haben sie denn die tristen Plattenbauten in Marzahn nicht gesehen? Haben sie die Dealer vom Kottbuser Tor nicht bemerkt? Sind ihnen die Berichte über die Armut in der deutschen Hauptstadt noch nie vor Augen gekommen? Man muss lange bohren, um etwas Negatives über diese manchmal auch graue, melancholische, von Narben durchfurchte Stadt zu hören, in der für junge Franzosen noch immer alles möglich erscheint.

Nur in einer Hinsicht sind sie sich einig. Laurent Dubost drückt es am besten aus: »Ich mag diese Berliner Abende, bei denen alle in Socken im Kreis sitzen. Diese Dialogkultur gefällt mir. Aber irgendwann ist es genug! Ich habe Lust zu tanzen. In Paris lacht man schneller als in Berlin.« Und plötzlich wird er von einer kleinen Nostalgiewelle überschwemmt: Das Einkaufen, die Esskultur, das Spielerische zwischen den Menschen, die Leichtigkeit, die üppigen Märkte… Laurent Dubost denkt nach: »Vielleicht nehmen die Berliner die Zwanglosigkeit ein bisschen zu ernst.«

Aus dem Französischen von Elisabeth Thielicke

Pascale Hugues ist seit 1995 Korrespondentin der französischen Wochenzeitschrift »Le Point« in Berlin

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INFORMATION

Ausstellung: »Die schönsten Franzosen kommen aus New York« ist die Kunstsensation dieses Sommers. 135 Werke französischer Meister des 19. Jahrhunderts, darunter Gauguin, Matisse, Pissarro und Monet, werden als Leihgabe des New Yorker Metropolitan Museum of Art vom 1. Juni bis 7. Oktober in der Neuen Nationalgalerie präsentiert (Potsdamer Straße 50, Tel. 030/2662651, www.neue-nationalgalerie.de )

Einkaufen: In den Galéries Lafayette (Friedrichstraße 76–78, Tel. 030/20948280, www.galerieslafayette.de ), der einzigen Auslandsdependance des Pariser Kaufhauses, kommen Freunde Frankreichs auf ihre Kosten. Empfehlenswert ist besonders die Lebensmittelabteilung: 250 Käse- und 300 Champagnersorten

Maître Philippe (Emser Straße 42, Wilmersdorf, Tel. 030/88683610, www.maitrephilippe.de ). Dieses kleine Geschäft ist eine Institution für alle Berliner Gourmets. Die Philosophie des Inhabers Philippe Causse: saisonaler Bauernkäse und Wein, der ihm schmeckt

Zadig (Linienstraße 141, Mitte, Tel. 030/28099905, www.zadigbuchhandlung.de ). Gut sortierte französische Buchhandlung

Restaurants/Cafés: Chez Maurice (Bötzowstraße 39, Prenzlauer Berg, Tel. 030/42506). Gute, aber deftige Bistroküche. Angela Merkel isst hier gerne Blutwurst

Desbrosses (Potsdamer Platz 3, Mitte, Tel. 030/337775341, www.desbrosses.de ). Brasserie mit traditioneller französischer Küche: Austern, Coq au Vin, Ententerrine

Visite ma tente (Christinenstraße 24, Mitte, Tel. 030/44323166)

Auskunft: Institut Français, Kurfürstendamm 211, Tel. 030/8859020, www.kultur-frankreich.de ; www.lagazettedeberlin.de

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lundi 8 novembre 2010

La longue route du Castor de la Hague en Niedersachsen

Quand j'y pense, c'est un peu drôle. J'ai vécu plusieurs années à Cherbourg tout près de la centrale de retraitement nucléaire de la Hague. A l'époque, j'écoutais comment les militants s’enchaînaient au rails pour empêcher le départ des trains de castors (non pas les animaux, mais ces machins là sur la photo.




Cela me poursuit puisque je vis en Niedersachsen où les manifestants anti-nucléaires font la même chose que leurs compagnons français !

Bon alors allons-y, c'est l'animation du weekend, non? Le fameux train rempli de déchets parti de Valognes a bien du mal à arriver en Niedersachsen, il se trouve actuellement du cote de Lunebourg. Et apparemment les affrontements entre les manifestants et la police ne se calment pas. Je viens de regarder un reportage où on les voit se taper dessus.



voir ici et ici après les 25 secondes de publicité.



A Danneberg, des centaines de milliers de manifestants l'attendent de pied ferme. De là, ils devraient être amenés au site de stockage de Gorleben dans des anciennes mines de sel. Greenpeace prétend que les conditions n'y sont pas assez sures. La question de savoir si c'est vrai ou non se pose, oui bien sur, en attendant, en Niedersachsen, le train roule comme il peut ! Et plutôt mal...

Il y a toujours eu des protestations mais si cette fois les manifestants sont si nombreux, c'est aussi parce que la chancelière Merkel a annoncé récemment que les 17 centrales nucléaires allemandes allaient continuer à fonctionner plusieurs années. La région Niedersachsen, quant à elle, se plaint du coup de l'opération, voir cet article de Zeit. 25 millions d'euros coûte donc le fameux train de castors, oui, oui, les castors de Niedersachsen ont raison, ca fait cher le train !

dimanche 7 novembre 2010

Viaje con Clara por Alemania de Fernando Aramburu



Je lis pour la première fois, et sur le conseil avisé de mon amie Ana, qui travaille dans une librairie espagnole à Berlin un livre de cet auteur d'origine espagnol né à San Sebastian (donc basque pour être plus précise) ! .

J'en ai un peu marre de lire en allemand ou en anglais, alors lors de mon périple berlinois, je me suis acheté plusieurs livres en espagnol dans une petite librairie espagnole, la Rayuela, et en français dans la librairie Zadig. Mais revenons à Fernando Aramburu. En achetant le livre, j'ignorais, malgré le titre du livre "Voyage avec Clara au travers de l' Allemagne " que l'auteur habitait lui aussi en Allemagne, qui plus est en Niedersachsen, qui plus est á une heure de chez moi à Hannover !

Ce livre est une sorte d'Ovni mi-biographique, mi-roman qui m'a fait sourire du début à la fin. Non pas seulement parce que je connais en grande partie l'ensemble des lieux où le narrateur en compagnie de sa femme Clara chargée par une maison d'édition d'écrire un livre de voyage sur le nord de l'Allemagne se rendent, sinon aussi parce que cette chronique amoureuse et conjugale est absolument, amoureusement et sarcastiquement drôle.

"Ratoncito" o "Raton" voyage donc avec"la Señora escritora" dans le nord de l'Allemagne. Même ces petits surnoms m'ont fait sourire car il n'est pas rare que dans un couple, ce genre de pratique arrive, non? Il y a tout au long de ce livre de courts passages jouissifs pour quelqu'une ou quelqu'un, comme moi, qui vit depuis peu en Allemagne.

Jamais cynique, juste un peu sarcastique, l'étranger y décrit le pays et sa compagne allemande ou sa famille avec juste assez d'humour et de distance pour que le lecteur y trouve la juste mesure. Un passage où par exemple, l'auteur décrit l'école Waldorf de Bothfeld m'a amusée de justesse descriptive tout autant que de plaisir de lecture ! Il se trouve que je la connais !

Mais il y a tant d'autres moments dans ce livre qui m'ont plus que je ne sais plus comment les détailler. Sachez tout de même qu'à Goslar, on mange comme un ogre, qu'à Berlin, on amasse de bons souvenirs pour plus d'une année entière ailleurs (expérience que je partage), qu'à Hanovre on peut mourir écrasé par un tram quand on y déprime, qu'à Bremen il y a beaucoup de librairies...., qu'à Hambourg on peut passer un certain temps dans les embouteillages pour des raisons toujours inconnues etc...

Alors si vous lisez l'espagnol, êtes curieux de l'Allemagne mais ne cherchez pas de roman action avec des morts en cascades, ce livre est parfait pour vous.



Chez Tusquet's editorial

article el mundo 1

article el mundo 2

extrait

Conte d'amour premier épisode



Fernando

Elle pensait, et je la regardais penser. Elle était devant son ordinateur, ses longs cheveux le long de son visage formant comme toujours un tableau magnifique. De coté, elle ressemblait la Joconde de Leonardo Da Vinci,le regard en moins du fait de sa position et de la mienne la regardant du lit de cette manière. Je ne sais pas pourquoi mais quand je la vois travailler ainsi, si concentrée, elle me fait toujours l’effet d’un de ces modèles classiques des temps jadis. Tout mon être se remplit alors de tendresse pour cette femme. Je sens comme un vide sidéral de tout ce qui ne serait pas ce sentiment de pure tendresse éblouissante et apaisante, tout autant que cette pointe d’excitation intérieure. Comme c’est étrange que chez moi, tendresse et excitation soient toujours liés de manière inextricable. D’abord la tendresse puis tout après l’excitation. Je jouis de ce moment de passage entre les deux, comme d’habitude. Et soudain, comme si elle avait senti mes sentiments (se peut-il que des liens invisibles aillent du lit au bureau ?), elle arrête de tapoter comme une folle sur ce clavier et tourne son visage vers le mien, comme encore absorbée de ce qu’elle venait de mettre en mots. Moi, il me semble encore voir le fil qui va de sa tête au clavier et qui s’imprime sur l’écran blanc de l’ordinateur qui se couvre de phrases, comme un tapis d’images et de caractères. Elle se retourne donc, comme brisant ce fil, me regarde de ses grands yeux sombres un peu interrogateurs et me dit :

« Amor, qu’est-ce qu’il se passe ?» et ce, dans ma langue maternelle puisque c’est souvent celle que nous parlons quand nous sommes ensemble.

Je ne dis rien, cherche ce que je vais bien pouvoir dire. Puis je sais, je vais lui répondre dans sa langue pour la surprendre :

« Rien ma belle, il ne se passe rien, juste que je te trouve belle et que je te désire »

Je le dis, j’attends. Un sourire illumine son visage de Joconde, cette fois elle lui ressemble vraiment avec cette cascade de cheveux bruns, surement moins disciplinés que ceux de la célèbre muse de Leonardo. Un sourire sans dents, comme celui de la Joconde, mystérieux et attirant. Elle me regarde avec maintenant ce regard que je lui connais bien, mi-sérieux, mi-coquin. Elle ne dit rien, quitte le fauteuil noir, non sans avoir, avant de le faire, bougé la souris de la main droite et sauvegarder son travail, bonne fille consciencieuse et prévoyante du vingtième siècle. Puis, elle vient vers moi dans le lit, s’y étend dans mes bras. Je sens sur mon épaule ses cheveux bruns et toute son odeur étrange qui m’a toujours étonnamment plu, même quand elle vient toute pleine de sueurs de la journée ou de la nuit.

Et puis, elle me susurre de nouveau dans ma langue « Te amo » et ces deux mots me renversent. Je lui dis la même chose dans la sienne. Et je sais que mon « Je t’aime » résonnent plus dans son cœur justement parce que c’est en Français que je l’ai dit.

lundi 1 novembre 2010

POUF, PAF,PIF, Hourra (Mediaporte)



Mediaporte # 8: "La nouvelle blague de Philippe Val"
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Et pouf la Mam, et paf le Val, qui en redemande, ah tiens Borloo peut-etre, et pif, pour la semaine prochaine surement !