dimanche 7 novembre 2010
Conte d'amour premier épisode
Fernando
Elle pensait, et je la regardais penser. Elle était devant son ordinateur, ses longs cheveux le long de son visage formant comme toujours un tableau magnifique. De coté, elle ressemblait la Joconde de Leonardo Da Vinci,le regard en moins du fait de sa position et de la mienne la regardant du lit de cette manière. Je ne sais pas pourquoi mais quand je la vois travailler ainsi, si concentrée, elle me fait toujours l’effet d’un de ces modèles classiques des temps jadis. Tout mon être se remplit alors de tendresse pour cette femme. Je sens comme un vide sidéral de tout ce qui ne serait pas ce sentiment de pure tendresse éblouissante et apaisante, tout autant que cette pointe d’excitation intérieure. Comme c’est étrange que chez moi, tendresse et excitation soient toujours liés de manière inextricable. D’abord la tendresse puis tout après l’excitation. Je jouis de ce moment de passage entre les deux, comme d’habitude. Et soudain, comme si elle avait senti mes sentiments (se peut-il que des liens invisibles aillent du lit au bureau ?), elle arrête de tapoter comme une folle sur ce clavier et tourne son visage vers le mien, comme encore absorbée de ce qu’elle venait de mettre en mots. Moi, il me semble encore voir le fil qui va de sa tête au clavier et qui s’imprime sur l’écran blanc de l’ordinateur qui se couvre de phrases, comme un tapis d’images et de caractères. Elle se retourne donc, comme brisant ce fil, me regarde de ses grands yeux sombres un peu interrogateurs et me dit :
« Amor, qu’est-ce qu’il se passe ?» et ce, dans ma langue maternelle puisque c’est souvent celle que nous parlons quand nous sommes ensemble.
Je ne dis rien, cherche ce que je vais bien pouvoir dire. Puis je sais, je vais lui répondre dans sa langue pour la surprendre :
« Rien ma belle, il ne se passe rien, juste que je te trouve belle et que je te désire »
Je le dis, j’attends. Un sourire illumine son visage de Joconde, cette fois elle lui ressemble vraiment avec cette cascade de cheveux bruns, surement moins disciplinés que ceux de la célèbre muse de Leonardo. Un sourire sans dents, comme celui de la Joconde, mystérieux et attirant. Elle me regarde avec maintenant ce regard que je lui connais bien, mi-sérieux, mi-coquin. Elle ne dit rien, quitte le fauteuil noir, non sans avoir, avant de le faire, bougé la souris de la main droite et sauvegarder son travail, bonne fille consciencieuse et prévoyante du vingtième siècle. Puis, elle vient vers moi dans le lit, s’y étend dans mes bras. Je sens sur mon épaule ses cheveux bruns et toute son odeur étrange qui m’a toujours étonnamment plu, même quand elle vient toute pleine de sueurs de la journée ou de la nuit.
Et puis, elle me susurre de nouveau dans ma langue « Te amo » et ces deux mots me renversent. Je lui dis la même chose dans la sienne. Et je sais que mon « Je t’aime » résonnent plus dans son cœur justement parce que c’est en Français que je l’ai dit.
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