vendredi 19 février 2010
Cité nationale de l'histoire de l'immigration porte dorée à Paris
08 Août 2008 Par Christel
Je n'avais pas encore eu l'occasion d'aller visiter la Cité nationale de l'histoire de l'immigration porte dorée à Paris. Profitant de quelques heures parisiennes avec un ami algérien, lui aussi de passage à Paris, je suis allée la voir. J'ai trouvé l'ensemble du musée passionnant, et j'y retournerai car je n'ai pas eu tout le temps d'en profiter. Neanmoins, un aperçu des choses fabuleuses que l'on peut y voir. Ce que j'ai aimé avant tout c'est cette alternance d'histoires individuelles et d'informations collectives généralistes. Cela donne l'humanité de l'exposition. La qualité des artistes qui s'y expriment est à noter, telles ces deux expositions de Kader Attia et de Zineb Sedira.
Et le site Internet, dans la partie ressources permet d'approfondir de manière réellement pertinennte, ce qui n'est pas le cas de tous les musées, loin de là !
Donc deux parties dans le musée, une exposition permanente et des expositions temporaires.
L'exposition temporaire du jour croise l'histoire du batiment (le palais de la Porte Dorée, construit pour l’Exposition coloniale internationale de 1931) et la situation des étrangers en France au temps de l’Exposition coloniale. Le point de vue est passionnant car, en effet entre ce grand spectacle où on montre d'autres cultures prétendument à civiliser par la Grande France et la présence sur le territoire de la population étrangère cachée au fond des puits de mines, dans les usines ou dans les champs, rien à voir, n'est ce pas?
Donc 1931....une date importante que je meconnaissais. Au travers de l'exposition on comprend que c'est à ce moment que se cristallise ce que nous vivons aujourd'hui. En 1931, la France s’impose comme l’un des principaux pays d’immigration au monde (2 890 000 étrangers résidant sur le territoire métropolitain, soit près de 7% de la population ! ). Des italiens, des belges, des espagnols, des polonais, des russes, des grecs et quelques africains du nord et africains.
1931, année charnière donc : avant, on recrute de la main-d’œuvre étrangère, coloniale en particulier, pour remplir les usines, vidées par la mobilisation générale. Etrange de voir ces documents de promotion, de recrutement vantant les mérites de la France, comme pour attirer les étrangers à y venir travailler aujourd'hui. Le décalage est total.
1931 après la crise économique de 1929... :la France est traversée par de nombreuses tensions : xénophobie, antisémitisme, racisme, mises en cause du droit d’asile, expulsions mais également prémisses d’une contestation de l’ordre colonial. L'exposition décrit les différents statuts (étrangers, coloniaux des différents pays, réfugiés bénéficiant du passeport Nansen et les autres), et la vie quotidienne au travers d'oeuvres extraites du néant du quai Branly, le tout de façon passionnante qui permet de comprendre les contradiction d'hier et d'aujourd'hui...
L'exposition permanente
Repères c'est 1100 m2 qui tentent de retracer 200 ans d’histoire de l’immigration. Se croisent des témoignages, des documents d’archives, des photographies, des dessins, des œuvres d’art.... S'ouvrant sur des cartes qui décrivent les mouvements de population dans le monde sur la période, l'espace découpé en chapîtres (Emigrer, Face à l’Etat, Terre d’accueil, France hostile, Ici et là-bas, Lieux de vie, Au travail , Enracinements, Sportifs , Diversité) promène le visiteur qui suit un parcours sonore, s'il le veut...
J'ai beaucoup aimé deux oeuvres en particulier, celle de Kader Attia : pleine de poésie, de détresse, de plaisir et de vérité, cette oeuvre m'a touchée profondément. Elle est exemplaire de ce que vivent ceux d'ici et ceux de la-bas. Une beauté triste et parfaite, une ironie à l'algérienne.
et celle de Zineb Sedira : cette installation ou le visiteur se retrouve pris entre le regard de la fille et de ses parents qui racontent leur histoire, à deux voix, séparément, de leur propre point de vue, celui de l'homme qui part, qui travaille, qui fait venir sa famille, qui prend part à certaines luttes, en refusent d'autres, celui de la femme qui raconte sa guerre, ses peurs, son départ et sa vie face au racisme et aux difficultés de vie dans un autre pays.."le pays des autres" est magnifique. Le regard se pert entre les lignes et les mots traduits en surlignage (quand on ne connait pas l'arabe !). Cette originalité de l'oeuvre m'a donné envie d'en savoir plus sur la vidéaste. Et oh surprise, elle est aussi photographe.
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