LE BLOG DE CHRISTEL

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Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

jeudi 18 février 2010

Je n'aime pas les films d'horreur... mais là, mes hommages à Morse (Let the right one in)



29 Mars 2009 Par Christel
Edition : Le club des insomniaques mediapartiques
Je ne suis pas une fan du genre, puisque je passe la moitié des films trop sanglants cachée dans mon col roulé, ou dans le pull de mon ami… mais une critique de ce film dans le masque et la plume début février avait attiré mon attention, et comme il était au programme du festival du cinéma nordique de Rouen (http://www.festival-cinema-nordique.asso.fr/ ), je me suis dit que cela valait tout de même un voyage au pays des vampires.

Mais en fait, j’ai surtout fait un voyage en Suède. L'ambiance de ce film est ténébreuse et tentaculaire, malgré la blancheur virginale des décors de ce pays. En s'appropriant nombre de clichés propres aux films de vampires, le réalisateur les a entrecroisés avec la touchante et pourtant si banale histoire d'Oskar, jeune garçon maltraité par ses camarades de classe. Le jeu des enfants est proprement stupéfiant. Et il faut voir ce film en VO sous titrée absolument. On se demande d’ailleurs qui a eu la malheureuse idée de changer le titre original du film (Laissez rentrer la bonne personne -Let the right one in) à Morse !

A l’origine du film, il y a bien un roman du même nom de John Ajvide Lindqvist (qui est aussi l’auteur du scénario). Tomas Alfredson a gagné de nombreux prix avec ce film.

Que dire…. Puissance émotionnelle, tristesse d’un enfant (Oskar), victime entre l’enfance et l’adolescence que l’arrivée d’Eli va bouleverser.

Là où une production Hollywood aurait probablement tissé plus ou moins ridicule une romance aseptisée, on assiste à une pudeur inouïe qui ne fait que vous entraîner très loin dans l’émotion. Pas d’effets spéciaux tape à l’œil, juste un peu de maquillage et de sang… dans cette blancheur immaculée tout autant innocente que cruelle. Et une sourde vérité : la violence n’est jamais celle que l’on pense, ne se trouve que rarement où l’on croit qu’elle est…. Eli tue pour vivre, d’autres torturent pour le plaisir ou voudraient tuer pour se venger. Le délabrement social, familial, psychologique est à l’œuvre partout dans ce film, d’une rare violence de rapports humains. Le film oscille de manière parfois étrange entre un coté grand guignol de par des personnages pittoresques (le professeur d’éducation sportive, l’homme aux chats, la bande d’alcooliques du bar) et le drame absolu et tragique (l’échec du faux père d’Eli à la nourrir et le suicide d’une de ses victimes).

Une scène m’a marquée. Celle ou Eli demande à son ami et fait que Oskar soit elle pour quelques instants. Cela qui marque l’empathie, qui marque aussi la reconnaissance de l’autre pour ce qu’il est d’autre, justement. Une belle fin pour un très beau film.

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