jeudi 18 février 2010
La caverne des idées de José Carlos SOMOZA
Un polar assez curieux, si on le considère comme un polar (les ingrédients y sont : des cadavres, un détective, une enquête), mais il porte un sacré questionnement littéraire et philosophique avec des mises en abyme imbriquées, qui amènent petit à petit à un dénouement inédit.
Il est de ces livres qu'on relit plusieurs fois, car même si on connait la fin, on aime à retrouver des détails qu'on avait pas saisi. C'est circulaire, étourdissant avec une innovation : des notes de bas de pages qui n'en sont pas puisque'elles forment une histoire de l'histoire.
Bref ce livre se déguste comme un délice savant. Il raconte l'histoire d' éphèbes assassinés à Athènes. L'histoire commence quand l'ancien mentor à l'Académie du premier jeune retrouvé mort (on dit que ce sont les loups qui l'ont dévoré) sollicite les services d'un fin limier : Héraclès Pontor, le déchiffreur d'énigmes. Le philosophe platonicien et cet Hercule Poirot à l'antique s'emploient avec passion à trouver la Vérité. l'histoire de ces crimes est aussi l'histoire d'un manuscrit qu'un traducteur retranscrit sous nos yeux, l'annotant inlassablement.....
J'ai beaucoup aimé lire ce roman, outre l'intrigue, on voyage au travers d'une certaine idées de la philosophie avec le personnage du mentor croyant à la pureté de ses élèves, le pauvre... !! Et à cette idée que la philosophie doit permettre de moins soufffrir. C'est du moins ce que défend le grand Platon, si bien décrit avec sa "cour"... ce la m'a fait penser à une autre cour, celle dont on a parlé ici, celle de M. Sarkozy. Chacun parlant l'un après l'autre dans un bal médiatique bien agencé et réglé comme du papier musique !! Il y a le numero 1, le , le 6.....
"Hablaban. Era maravilloso verles hablar y caminar en fila al mismo tiempo. Heraclès sospecho que poseian alguna especia de clave numerica para saber con exactitud a quien le tocaba el turno de decir algo y a quien de responder. Nunca se interrumpian : el numero 2 se callaba, y justo entonces replicaba el numero 4, y el numero 5 parecia intuir sin error el final de las palabras del numero 4 y procedia en intervenir en ese punto. Las risas sonaban corales. Presintio tambien algo mas, aunque el numero 1 - que era Platon- permanecia en silencio, todos los demas parecian dirigirse a el al hablar, pese a que no lo mencionaban explicitamente. Para lograr esto, en tono se elevaba progresiva y melodicamente de de la voz mas grave -el numero 2- a la mas aguda -el numero 6-, que, ademas de ser el individuo de mas baja estatura, se expresaba con penetrantes chillidos, como para asegurarse de que el numero 1 lo escuchaba. La impresion de conjunto era la de una lira dotada de movimiento. "(traduction : Ils parlaient. C'était merveilleux de les voir parler tout en cheminant en file. Heraclès suspecta qu'ils possédaient une espèce de clef numérique pour savoir avec exactitude à qui c'était le tour de dire quelque chose et qui devait répondre. Ils ne s'interrompaient jamais : le numéro 2 se taisait, et juste à ce moment le numéro 4 répondait, et le numéro 5 semblaient deviner sans erreur la fin des phrases du numéro 4 et s'arrangeait pour intervenir à ce point du discours. Les rires résonnaient en coeur. Il suspecta aussi autre chose : bien que le numéro 1 qui était Platon garda le silence, tous les autres semblaient s'adresser à lui lorqu'ils parlaient, et ce, même s'ils ne le mentionnaient pas explicitement. Pour arriver à cela, le ton s'élevait progressivement et de manière mélodieuse de la voix la plus grave -le numéro 2- à la plus aigüe -le numéro 6-, qui, en plus d'être l'individu le plus petit, s'exprimait avec de pénétrants petits cris, comme pour s'assurer que le numéro 1 l'écoutait. L'mpression globale etait celle d'une lire capable de se mouvoir. "
Pour finir une pensée du grand Epicure : "Vacío es el argumento de aquel filósofo que no permite curar ningún sufrimiento humano. Pues de la misma manera que de nada sirve un arte médico que no erradique la enfermedad de los cuerpos, tampoco hay utilidad ninguna en la filosofía si no erradica el sufrimiento del alma" (traduction : Vide est l'argument de ce philosophe qui ne permet pas de soigner la souffrance humaine. Car, de la même manière qu'un art médical qui n'erradique pas la souffrance des corps ne sert à rien, il n'y a pas non plus d'utilité dans la philosophie si elle n'erradique pas la souffrance de l'âme".
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