LE BLOG DE CHRISTEL

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Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

jeudi 18 février 2010

Papillon !


Ce n'est pas tout jeune, et absolument pas d'actualité, mais je viens de terminer ce roman que mon ami m'a offert. J'ai eu envie, suite à la lecture de ce roman passionnant, (si, si, si vous ne l'avez pas lu, faites le ) d'en savoir plus sur ces bagnes.

Mais d'abord le roman, place à l'auteur

Henri Charrière fut condamné aux travaux forcés à perpétuité au bagne en Guyane sur l’Île du Diable pour avoir été jugé de meurtre de son ami Roland Legrand le 28 octobre 1931, meurtre qu’il a toujours nié. De sa vie en Guyane, il écrivit un livre réputé autobiographique à grand succès, Papillon (1969). C’est le succès du livre « L’Astragale » d’Albertine Sarrazin, un autre récit d’évasion, qui l’y aurait encouragé. Son surnom lui vient du papillon tatoué qu’il portait sur la poitrine. Il est mort en 1973, année de ma naissance.

L’aspect autobiographique a été contesté par différentes investigations. Le véritable Papillon dont les aventures sont relatées s’appellerait Charles Brunier, né le 31 mai 1901 (et toujours vivant le 15/12/2005). Il a été compagnon de bagne de Charrière, ayant passé 15 ans à l’Île du diable en Guyane. Son parcours fut surtout militaire, avec un comportement émérite au cours de la Seconde Guerre mondiale, lui permettant en 1948 d’être blanchi de sa condamnation à perpétuité en 1923 pour avoir mortellement blessé à l’arme blanche un souteneur.


Charrière se serait aussi largement inspiré du livre de rené Belbenoit, condamné à huit ans de travaux forcés, qui a tenté cinq évasion avant une cavale de 22 mois en pirogue, à cheval mais surtout à pied, à travers mers, jungles, fleuves et montagnes. Une adaptation cinématographique américaine du livre a été tournée : le film de Franklin J. Schaffner réunit Steve McQueen dans le rôle de Papillon et Dustin Hoffman.

En tous les cas, j'ai retouvé des émotions d'antan en lisant ces avanetures. Et j'en suis heureuse ! Que voila un classique qui manquait à ma collection.

Les bagnes maintenant, un peu d'histoire.

Il y a eu deux types de bagnes.
- Ceux de France métropolitaine, de 1748 à 1854. Les peines de galères furent replacées par le bagne et les travaux forcés dans les arsenaux de Toulon, Brest et Rochefort. les bagnes situés dans les colonies, de 1853 à 1938, en Guyane et Nouvelle-Calédonie
- et puis ceux d'Outre-mer

En 1854 une nouvelle loi permet aux cours d’assises de condamner les auteurs de crimes de sang aux travaux forcés. Les condamnés sont alors “transportés” depuis Saint-Martin-de-Ré vers dans des pénitenciers situés dans les colonies françaises, où règnent des conditions climatiques dures et hostiles. Cayenne, les îles du Salut, Saint Laurent du Maroni sont les principaux bagnes de la Guyane française qui compte de nombreux camps dispersés sur son territoire. Une autre loi dite “loi scélérate”, permet de mêler aux criminels dangereux des petits délinquants récidivistes de moindre envergure. Ces relégués rejoignent donc une population violente et aguerrie dans les camps de Kourou, Saint-Laurent et Saint-Jean-du-Maroni. Sur les quelques 100 000 condamnés de 1852 à 1938 qui furent transportés vers les bagnes coloniaux de Guyane et de Nouvelle-Calédonie, 2 000 furent des femmes. Le décrêt-loi du 17 juin 1938 mit fin à la déportation des condamnés aux travaux forcés. Peu à peu les bagnes de Cayenne furent fermés et les derniers forçats rentrèrent en France en 1953

Rééls ou de fictifs nombre de personnages de forçats ont alimenté la littérature et le cinéma. Le plus marquant reste sans doute Eugène-François Vidocq (24 juillet 1775 - 11 mai 1857) voleur et escroc, condamné aux travaux forcés à 22 ans pour « faux en écritures publiques et authentiques ».


Conduit au bagne de Brest il réussit une évasion avant d’être à nouveau arrêté en 1799 et conduit au bagne de Toulon, d’où il réussit une seconde évasion qui lui vaudra la notoriété et le respect du milieu. En 1806 il devient indicateur des services de Police de Paris avant de devenir chef de la Sureté, malgré des méthodes souvent contestées. En 1827 Vidocq quitte la Sureté et publie des Mémoires qui inspireront Balzac pour son personnage de Vautrin dans La Comédie Humaine. En 1833 Il fonde le Bureau de renseignements pour le commerce, la première agence de détective privée. La vie de Vidocq aura de nombreuses fois été adaptée au cinéma et à la télévison, et aura inspiré de nombreux personnages de romans

Il y a aussi :
Jean Valjean alias Le père Madeleine dans Les Misérables de Victor Hugo Vautrin dans La Comédie humaine d’Honoré de Balzac
Rodolphe de Sombreuil dans Les Mystères de Paris d’Eugène Sue
Auguste Dupin dans Double assassinat dans la rue Morgue d’Edgar Allan Poe
Mr Lecoq dans L’affaire Lerouge d’Émile Gaboriau
Le policier Jackal dans Les Mohicans de Paris d’Alexandre Dumas, père
Et enfin :


Guillaume Seznec
L’affaire Seznec, qui a défrayé la chronique judiciaire française depuis 1923, impliquait Guillaume Seznec, né en 1878, à Plomodiern, dans le Finistère, qui fut accusé d’avoir assassiné le marchand de bois Pierre Quéméneur, conseiller général du Finistère. Ce dernier avait étrangement disparu dans la nuit du 25 au 26 mai 1923 durant un voyage effectué avec Seznec. Étant la dernière personne à avoir vu Quéméneur, il devint le coupable idéal.
Son procès prend fin le 4 novembre 1924. Seznec est alors condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il est alors conduit au Camp de la Transportation de Saint-Laurent-du-Maroni en 1927 puis condamné au bagne de l’Ile du Diable en 1928. Bénéficiant d’une remise de peine en mai 1947, il rentre en France l’année suivante. En 1953, il est renversé par une camionnette qui continue sa route. Il meurt le 13 février 1954 des suites de ses blessures.

Alfred Dreyfus est né en 1859 à Mulhouse et passe son enfance dans la maison familiale rue du Sauvage.
En 1872, sa famille opta pour la nationalité française et quitte l’Alsace pour Paris. Après l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne en 1871, les habitants avaient la possibilité de choisir entre la nationalité française ou allemande. Il décida alors de s’engager dans l’armée, souhaitant voir l’Alsace revenir à la France. Il entra à l’École polytechnique en 1878, devenant officier d’artillerie, et à l’École de Guerre en 1890. En 1893, il fut attaché à l’état-major de l’armée au Ministère de la Guerre comme capitaine-stagiaire. En 1894, les services de renseignements découvrirent un bordereau portant sur des secrets militaires français, à l’ambassade d’Allemagne, comportant notamment des informations sur l’artillerie. Alfred Dreyfus est apparu très rapidement comme le suspect idéal : il travaillait à l’état-major, il était artilleur, et avait des origines alsaciennes. En outre, son écriture comportait des similitudes avec celle du bordereau. Le 15 octobre, il fut arrêté et incarcéré à la prison du Cherche-midi. Un procès à lieu à Rennes le 19 décembre 1894. Dreyfus est condamné à la dégradation et à la déportation, il fut dégradé le 5 janvier 1895 dans la cour de l’École militaire de Paris devant une foule furieuse qui crie “À bas les juifs”. Il fut exilé au bagne de l’Ile du Diable en Guyane française pour y purger sa peine de bagne à vie.

Petite bibliographie sélective
Matricule 46635 : l'Extraordinaire aventure du forcat qui onspira papillon de René Belbenoit et Philippe Schmitz
Seznec, le bagne de Denis Seznec
Le grand livre du bagne en guyane et Nouvelle Calédonie d’Éric Fougère
Mémoires -les voleurs d’Eugène-François Vidocq
Sites web :
Histoire du Bagne de Guyane
Liste des camps des bagnes coloniaux
Criminocorpus, Le portail sur l’histoire des crimes et des peines

et merci à Madame Charlotte pour cette documentation fort intéressante !!
Madame Charlotte, le site d'une passionnée de lecture

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