LE BLOG DE CHRISTEL

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Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

jeudi 18 février 2010

Etat des lieux de Richard Ford


J'ai décidé de lire le dernier de la trilogie avant les deux premiers, tant pis, j'avais trop envie de le lire ce livre là. Et puisque l'article disait qu'on pouvait lire les livres indépendamment, je me suis dit pourquoi m'en priver? Je l'ai donc emmené en voyage au Danemark avec moi. Je me suis dit que même si les paysages du New Jersey et ceux du Danemark n'auraient décidément rien à voir, il ferait un bon compagnon de voyage, et comme je cherche à pratiquer mon anglais, je l'ai acheté dans le texte.

L'Etat des lieux est un livre assez vertigineux, construit en flash-back et d’une lecture digne de tous plein de petits plaisirs du jour. Et pourtant, pour quelqu’une comme moi qui ne jure d’habitude de la qualité d’un livre que par la qualité de l’intrigue qu’il porte en lui, la prouesse est evidente, car le livre n’est rien d’autre que trois jours de la vie de Frank Bascombe, 55 ans, deux mariages ratés derrière lui, un fils (comme personne ne souhaiterait en avoir), une fille lesbienne avec qui il s’entend bien et le souvenir d'un troisième enfant mort à l'âge de 9 ans. Sally, sa femme le quitte et il vient d'apprendre qu'il a un cancer. Genial comme début pour trois jours de réflexion et d’état des lieux !

Ce qui surprend dans ce roman, c’est ce mélange d’espoir et de laisser faire. Sans jamais verser dans le cynisme ou l'ironie, l’auteur explore la perte, les désirs, les peurs et ou les espoirs. Et cette réflexion omniprésente sur la mort qui traverse tout le livre, la mort qui tue lentement (le cancer) et celle qui imprévisible fauche au coin de la rue ou chez soi.


Il est aussi gris que l’Atlantique ce roman-là. Pas négatif, pas positif. Juste essayer de faire la "balance" des choses. De faire avec le passé, le présent, et l'avenir donc. Au delà de la vie personnelle des personnages, on peut aussi noter le véritable observation sociale dans ce roman. Avec en décalage le regard sur l'autre qui s'intègre (en la présence de son associé tibétain), de cet autre qui ne peut comprendre pleinement parfois... ou qui comprend aussi trop bien !

Et en plus, avec lui, j’ai mieux compris la crise des subprimes, en vrai, en live et en réel. Docn un livre qui parle mieux que des milliers d'économistes de cette réalité là !

Il me plait en plus de penser que ce qu’il écrit, l’auteur ne le vit pas, en cela comme Proust enfermé dans sa chambre, Richard Ford n’a jamais abandonné l’écriture, ne réside pas en banlieue, n’a jamais divorcé, n’a pas d’enfants …

Interview : http://didier-jacob.blogs.nouvelobs.com/archive/2008/08/05/richard-ford-le-questionnaire-de-proust-presque.html#comments

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