jeudi 18 février 2010
Le Marin à l'ancre de Bernard Giraudeau
Ce livre là m'a été offert par quelqu'un qui sait que j'aime l'acteur, mais que je ne connaissais pas l'écrivain. La personne qui me l'a offert m'a dit : " c'est lyrique, viril et sensuel, ce sont des lettres que tu n'oublieras pas".
Elle en a profité pour m'offrir un second livre que je n'ai pas encore commencé du même, qui a récidivé dans l'écriture. Je ne l'ai pas encore commencé, il s'appelle Les dames de nage
Elle n'avait pas tort au sujet du marin à l'ancre. Je ne connaissais pas même l'histoire de l'acteur même si j'ai vu beaucoup de ses films en tant qu'acteur puis réalisateur. Les caprices d'un fleuve me laissant encore un frisson d'émotion chaque fois que je repense aux images, à la musique, aux acteurs....
Mais j'ignorais que, arrière-petit-fils de cap-hornier, il avait été marin à 17 ans, fait deux fois le tour du monde, puis seulement alors découvre le théâtre. De 1987 à 1997, Giraudeau entretient une correspondance avec Roland, cloué dans son fauteuil, qu'il souhaite emmener aux Marquises, là où repose Brel, le grand ami de Roland. Atteint d'une maladie musculaire dégénérative, Roland s'éteint quelques mois avant la date du départ. Ce sont les récits de voyage qui deviennent le roman.
Des lettres sans réponse dans une prose étonnante. Au fil des pages, les descriptions de paysages et de villes s'estompent peu à peu pour faire place à l'autre, l'interlocuteur muet que le narrateur souhaite retrouver. C'est difficile à appréhender et même parfois impudique, voire violent. Mais toujours intime et troublant.
Cet écrivain qui refuse qu'on l'appelle écrivain, préférant "écrivant", en référence à Barthe, je ne le connaissais pas.
Il se révèle pourtant : "Hier dimanche, j'ai grimpé pour toi dans les calanques. Tu as eu un peu de mal dans la dernière longueur au passage du surplomb. Au relais, je t'ai assis dos à la roche .Je t'ai allumé une clope et tu as regardé la mer en toussant. Il y avait un drôle d'oiseau qui se demandait ce que faisaient ces deux crétins accrochés au calcaire, alors que lui n'avait qu'à prendre ses ascendances. Parfois, il virait sur l'aile, piquait vers la mer et remontait sans effort par le même courant d'air pour venir nous voir. Tu as eu envie de le suivre."
Une interview intéressante trouvée sur le web : http://www.mandor.fr/archive/2007/04/30/bernard-giraudeau-l-ecrivain-voyageur.html
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