LE BLOG DE CHRISTEL

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Chabadabada.....

Le dessin ci-dessus est de François Matton

jeudi 18 février 2010

Obama ! Yes we can: juste une bande son d'election ou plus que cela, un mode de gouvernance ?




05 Novembre 2008 Par Christel


En écoutant ce soir la bande son de l'élection, cette mise en musique du discours de Barack Obama, prononcé en janvier dernier dans le New Hampshire, par Will I Am du groupe Black Eyed Peas, je me suis fait une étrange réflexion, sûrement inspirée par ma lecture d'un article dans le Monde du 3 novembre 2008, qui décrit la manière de travailler du futur Président en janvier des Etats-Unis.


Ce « yes, we can » n'est pas anodin, ce « nous » au lieu d'un « je » que nous entendons dans la bouche de notre Président à nous un peu trop souvent. C'est bien, à mon avis, là que résidera la principale force de ce nouveau gouvernement, qui quoi qu'on puisse en espérer ou en désespérer à l'avance, sera aussi un « nous » en même temps qu'un « je »....

De ce coté là, pour moi l'Obama-gouvernance, c'est ''l'anti sarkozy-gouvernance.
Obama -no drama ou Sarkozy - tout drame
Obama - juste assez d'égo pour être efficace ou Sarkozy - trop d'égo qui peut nuire à l'efficace

Quand il dit (et en vérité tout ce que j'ai lu de sa manière de fonctionner semble le confirmer) que " Je ne tolère pas les gens qui font passer leur égo ou leur désir de promotion personnelle devant l'équipe. Je ne tolère pas non plus la médisance ou les gens qui essaient de prendre appui sur les autres pour monter. je donne quelques avertissements et si c'est chronique, ils ne font plus partie de mon organisation" (voir et lire l'article du Monde du 3 novembre 2008 de Corine Lesnes "L'énigme Obama" , je me dis que nous avons là l'exacte opposé de la gouvernance imposée par notre Président.

Un rappel sur la gouvernance ne fait jamais de mal : « Art ou manière de gouverner qui vise un développement économique, social et institutionnel durable, en maintenant un sain équilibre économique entre l'Etat, la société civile et le marché économique » (Grand dictionnaire de la langue française).

Sans tomber dans une naïveté, qui nous ferait d’un seul coup croire, que ce nouveau gouvernement va appliquer les trois grands principes de la fameuse gouvernance :

- Transparency (liberté d’accès aux documents administratifs, prolongation de la liberté d’information, motivations des décisions, bonne justice administrative etc.…

- Accountability (responsabilité des décideurs, contrôle de l’administration, de la gestion des deniers publics, des marchés publics etc.…

- Empowerment (administration consultative, rapprocher les citoyens de la démocratie locale – démocratie locale, microprojets, développement de la société civile, ONG, liberté syndicale, presse libre, exercices des libertés fondamentales etc.

Ce « nous » au lieu d’un « je » m’inspire tout de même une bonne dose d’espoir pour les Etats-Unis que je n’ai plus pour mon propre pays. En tout cas, on verra….



Yes we can hope… and see !! Maybe !!

L’autre réflexion qui met venue, c’est que si, comme à l’accoutumée se révèle exacte ce qu’on dit toujours, à savoir que ce qui se passe aux Etats-Unis présage de ce qui va se passer ailleurs, l’échec actuel des tout libéraux buschistes pourrait bien annoncer l’échec de nos propres tout libéraux européens. Ce qui va bien avec ce que dit Monsieur Michel Rocard dans son interview du même Monde du 3 novembre (propos recueillis par François Fressoz et Laetitia Van Eeckhout et qui s’intitule « La crise sonne le glas de l’ultralibéralisme ». Je l’ai décidément bien lu dans le train le journal d’avant-hier !

Je cite « La crise actuelle ne remet pas en cause le libéralisme. En revanche, elle sonne le glas de l’ultralibéralisme, cette école de pensée criminelle fondée par Milton Friedman (1912-2006) qui voulait croire que l’équilibre du marché est optimal et que moins on a de règles, plus on a de chances d’arriver à « l’optimalité ». Elle a imprégné la droite américaine et une partie de la droite européenne. Elle a heureusement épargné les chrétiens-démocrates allemands et a droite française, encore très gaulliste. »

Je ne saurai que trop vous conseiller de lire ce Monde là !

La traduction du discours de Barack Obama pour les non anglicistes (outrageusement copiée collée du site de France Inter ! )
Lorsque nous avons surmonté des épreuves apparemment insurmontables ; lorsqu’on nous a dit que nous n’étions pas prêts, ou qu’il ne fallait pas essayer, ou que nous ne pouvions pas, des générations d’Américains ont répondu par un simple credo qui résume l’esprit d’un peuple. Oui, nous pouvons. Ce credo était inscrit dans les documents fondateurs qui déclaraient la destinée d’un pays. Oui, nous pouvons. Il a été murmuré par les esclaves et les abolitionnistes ouvrant une voie de lumière vers la liberté dans la plus ténébreuse des nuits. Oui, nous pouvons. Il a été chanté par les immigrants qui quittaient de lointains rivages et par les pionniers qui progressaient vers l’ouest en dépit d’une nature impitoyable. Oui, nous pouvons. Ce fut l’appel des ouvriers qui se syndiquaient ; des femmes qui luttaient pour le droit de vote ; d’un président qui fit de la Lune notre nouvelle frontière ; et d’un King [NDLR : en anglais, un roi, mais dans le cas d’espèce il s’agit de Martin Luther King] qui nous a conduits au sommet de la montagne et nous a montré le chemin de la Terre promise. Oui, nous pouvons la justice et l’égalité. Oui, nous pouvons les chances et la prospérité. Oui, nous pouvons guérir cette nation. Oui, nous pouvons réparer ce monde. Oui, nous pouvons.
Discours de campagne dans le New Hampshire, 10 janvier 2008

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